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LIGHTNING
BOLT
Earthly
Delights - CD
Load 2009
Lightning
Bolt continue de creuser, s'enfonce inexorablement. Nihilisme primaire.
Obstination crasse. Ne sait faire que ça. Crèvera avec ces
idées. Difficile de ne pas faire parallèle pochette/musique.
Régression infantile. En foutre partout, de toutes les couleurs,
tête de mort et papillons, l'overdose, la saturation, le mauvais
goût, faire chier les parents, taper sur tout ce qui bouge, ne plus
rien comprendre et se laisser hypnotiser par sa propre folie, sa propre
débauche.
Si les précédents albums du plus célèbre duo
de Providence pouvaient encore prétendre à être des
albums donnant un sens au bruit, Earthly Delights est le degré
zéro, l'amour bestial du bruit pour le désir d'emmerder
sa truie de voisine, taper continuellement dans les aigues (un comble
pour un groupe basse-batterie). Ou alors c'est juste un manque flagrant
d'inspiration. Les doigts tentacules de Brian Gibson le bassiste tricotent
dans le vide et masquent la misère par un déluge de notes
vide de sens. Enlevez lui son rack d'effets, qu'il retrouve le jus initial.
On ne parle pas de l'autre Brian le batteur. On lui a enlevé le
cerveau depuis longtemps et son jeu lobotomisé et son micro scotché
aux gencives sont égaux à la somme des neurones qui lui
reste : néant. Ou plus exactement, l'infini. Programmé pour
battre jusqu'au dernier souffle, ni mieux ni moins bien qu'avant, juste
fidèle à son sponsor Duracell. On ne sait même plus
si on doit s'esbaudir devant un tel acharnement ou démissionner
et les laisser avec leur enfantillage qui n'amuse plus grand monde. Parce
que oui, Lightning Bolt ennuie considérablement, pèle le
jonc avec comme paroxysme, Flooded Chamber, morceau particulièrement
irritant. En même temps, se dire d'un groupe, avec la stature qu'il
a acquis (ce qui a toujours eu le don de m'étonner vu le style
de musique peu amène qu'il pratique), qu'il est capable de proposer
un titre aussi inaudible, a quelquechose de bluffant. Et quand le morceau
suivant, Funny Farm, est une boutade country-noise, on se dit que
ce sont de sales mioches se foutant de la tronche de tout le monde. Ils
font bien ce qu'ils veulent et c'est ce qui les sauve. Parce que pour
ce qui est de la musique, il y a longtemps qu'on a lâché
l'affaire. Ce cinquième album est encore moins écoutable
de bout en bout que ces petits frères. Les compos laissent à
désirer. S'écroulent sous leur propre poids, incapable de
maintenir leur fameux effet répétitif / transe au-delà
des deux minutes sans qu'on ait envie de zapper. A part deux, trois morceaux
(en gros, les deux premiers titres Sound Guardians et Nation
of Boar) plus tripant, Lightning Bolt fait dans l'auto-parodie, l'approximation,
la facilité, les drogues douces, la techno-noise-rock qui a finit
par se bouffer la queue. A force de creuser le même sillon, ils
ont fini par creuser leur propre tombe.
SKX (20/12/2009)
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