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Komandant
Cobra Komandant Cobra's speaking. Attention les portes. Embarquement immédiat pour un premier album faisant suite à une excellente impression lors d'un concert en octobre 2007, déjà ! Plus d'un an écoulé pour confirmer tout le bien entrevu. Une année durant laquelle le Komandant n'a pas cherché à bouleverser les plans de vol et enregistre huit titres pratiquement tous joués ce soir là. Un témoignage comme une première pierre posée sur les fondements d'un indie-rock consistant, survolant les angles mélancoliques d'un Shipping News, le rock émotionnel d'un 31 Knots ou le brouillage de radar à la Charlottefield, leur musique se situant au carrefour de plusieurs lignes musicales dont le centre pourrait être Washington DC et sa maison mère Dischord. En voilà de la référence ! Mais le trio nantais passe allègrement à travers le maillage serré. Leur grande force, c'est de délivrer des compos bien ficelées qui tiennent toutes seules, se retiennent toutes seules et ne font de l'ombre à personne. Ca coule de source, sans surenchères, sans complexité abusive comme on l'entend souvent. Notez bien que j'ai rien contre, les habitués de ces pages le savent mais de temps à autre, c'est un régal d'écouter un truc limpide comme ça, sans génie particulier mais possédant suffisamment de combustion interne pour faire bouger la petite fibre intérieure. Des morceaux tour à tour énervés (Gothic Master) ou plus retenus mais gardant une tension toujours palpable, osant même le violon sur Silent man. Cependant, les deux titres qui me touchent le plus sont les deux titres qui feront le moins l'unanimité mais j'avoue qu'aux premières écoutes, je les ai écouté en boucles Deux morceaux introvertis fonctionnant avec un minimum de notes et de rythmes mais ce n'est pas la raison principale qui provoquera une réticence générale. Alors que tout le reste est en anglais, Ange immense et Je sens qu'il va falloir sont chantées/parlées en français et les paroles n'ont rien d'anodines. Elles ne sont pas crues, ce n'est pas AH Kraken ou Glu. Le Komandant Cobra a pris l'option risquée, l'angle poétique, choisir de se dénuder et j'en suis le premier étonné à trouver ça bien. Des chansons où on entend Oh maman, qu'est ce qu'il fait noir, j'avoue que c'est pas facile à caser tous les jours dans une musique censée s'adresser à un public rock poilus de sous les bras ! Mais je prends tout, même les maladresses et la naïveté, même les mots ou les images ne sonnant pas toujours judicieusement. A croire que ça me touche quelque part, je sais pas très bien où mais ça me convient, ces paroles évitant le larmoyant, délivrées sur un ton probant (comme le reste du chant de l'album d'ailleurs, les deux guitaristes s'y mettant ensemble régulièrement), des paroles toutes personnelles. On critique suffisamment trop souvent les groupes faisant comme le voisin pour ne pas apprécier la prise de risque. Ca donne d'un coup une originalité à une musique qui n'était pas parti pour. Deux morceaux tout simplement magnifiques. Faut pas toujours chercher à comprendre, se laisser porter par la vague et ce Baboon Qu4tre y arrive aisément. SKX (17/01/2009) |