Iron Age
The Sleeping Eye - LP
Tee Pee records 2009

Puisque le patron s'octroie tous les bons disques noise à chroniquer - tout comme il se garde les plus mauvais dans la catégorie posthardcoremachintruc afin de laisser sa méchanceté naturelle prendre le dessus dans sa désormais célèbre rubrique humeur massacrante et récurage de siphons - il ne me reste que l'entre-deux, le mou du genou, le baveux et le tiédasse. Ou alors le metal. Et là c'est tant pis pour vous.
Iron Age, groupe métallique originaire du Texas, profite à plein du revival trash années 80 qui fait fureur actuellement chez les moins de vingt ans qui n'ont pas connu cette époque bénie ainsi que chez les quarantenaires qui se souviennent très bien que Kill 'Em All et Show No Mercy sont sortis la même année que le Thriller de qui vous savez. Pas très éloigné d'un Saviours mais dans un registre à la fois bien plus pesant et hardcore (un petit côté new-yorkais et bas du front tendance 80's là aussi ?), Iron Age - malgré un chant radicalement stupide et monocorde - arrive à convaincre sur la longueur, délaissant volontairement les poussées d'acné de moins de deux minutes et se concentrant sur les structures épiques avec guitares à la tierce, soli masturbatoires pas trop longs et complexe du métalleux bodybuildé qui aurait bien trop peur de passer inaperçu. La deuxième face est bien meilleure que la première, les titres y sont encore plus étirés (jusqu'à onze minutes pour The Way Is Narrow), les riffs encore plus carrés et anguleux et les rythmiques alternent entre le furieux et le gros lourd. Une vraie démonstration de force au final un peu statique et froide et c'est justement là que le bas blesse : à la différence de la musique de Saviours (auquel nous avons déjà comparé Iron Age un peu plus haut), celle des texans est d'un sérieux et d'une application gênante, si les californiens ont un côté jovial et déconneurs buveurs de bière (en langage clair : gras), Iron Age a gardé le balai dans le cul qui sert de moelle épinière à 90 % des groupes de hardcore/metal qui se croient investis d'une quelconque mission. Et pour en revenir à la voix, on peut également regretter que le chanteur fasse également preuve de tant de psychorigidité, un chant avec incartades mélodiques (comme cette tentative sur la fin de Younger Earth mais avec plus d'épaisseur s'il vous plait) et quelques envolées lyriques à la Bruce Dickinson auraient donné un peu plus de relief à tout ça - c'est amusant, je viens juste de repenser à un vieux groupe 80's complètement tombé dans l'oubli, Liege Lord je crois que ça s'appelait.

Haz (29/11/2009)