hawks
armyofbadluck
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Hawks
Barnburner - LP
Army of Bad Luck 2009
Ca sent le
souffre là-dedans, le vénéneux, la racaille blanche
et le sexe sordide. En direct de Atlanta, Hawks déploie ses ailes
pour la première fois, fonce sur sa proie bassement humaine et
laisse comme déjection un album reluisant d'emmerdes. Le genre
qu'on aime renifler quand tout ce qui est crade et interdit nous attire.
Des ex ou toujours actuels - on n'est plus à un détail près
- Blame Game, Wheeljack, Battlecat, Electrosleep International et on va
s'arrêter là parce que Hawks dépasse tout ce qu'ils
ont pu déjà faire, en terme de style musical mais aussi
en qualité.
Hawks aime se vautrer dans le punk-noise noire et vicieux, pratiqué
comme tel avec ferveur par Clockcleaner et Pissed Jeans. C'est le son
qui d'abord vous prend à la gorge. L'enveloppe parait presque trop
petite, saturation de l'espace, grésillements offerts par la maison
et une reverb qui hante les esprits. L'air est chargé, des samples
pas identifiés comme tel au début rajoutent à la
suffocation ambiante. Le grondement vocal de Michael Keenan, l'abysse
dans lequel trempe sa glotte provoque le malaise et l'identité
forte d'un disque qui n'en manque pourtant pas. Capable de sortir de belles
insanités rendues compréhensibles par les paroles inscrites
sur le poster central car à l'oral, la giclée ressemble
à de la purée. Les lignes de basse font mal et tout participe
au sentiment de chaos. Chaos dont nous réchappons grâce à
de nombreux ralentissements, rythme down-tempo permettant de garder l'équilibre
mais rajoute à la lourdeur et le malsain. Maritime Scarring
débute ainsi pendant trois bonnes minutes d'une dangereuse descente
de trip avant de salement s'accélérer pour ensuite retourner
la face et enchaîner sur Sex On Beta du même venin
faussement lancinant. Mais ça frappe aussi dans tous les sens.
Borne of Wasps, saturé de percussions, la fabuleuse fuite
en avant que représente The Thrust That Missed ou le foutraque
et très rock'n'roll Shitfist. You deserved to be penetrated.
180 grammes de vinyl d'un bel objet brutal et sanguinolent, une rigole
de bruit essentiel et de mauvaises manières qu'ils répandent
jusque sur un misérable CD inclus dans le ventre de la bête.
SKX (05/04/2009)
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