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Grand
Final Grand Final, configuration minimale. The Bridge, jeté entre Le Havre et San Francisco. Opération trans-atlantique. Histoire d'une amitié entre Enablers et ex-Dickybird. Guitare/chant féminin plus batterie et Joe Goldring, le guitariste d'Enablers en habit d'enregistreur. Style télégraphique pour mieux coller à la musique élémentaire de Grand Final. Pas de superflu, pas d'esbroufe, à peine un banjo sur le morceau introductif, une guitare additionnelle et un organ par Goldring sur une poignée de titres et vogue la galère. Apre, sans fioriture. Raison pour laquelle il est aisé de glisser sur cet album à la première écoute. Pas grand-chose pour se raccrocher. Et puis le souffle de la guitare et ces riffs remplissant un espace qui faisait peur vous rattrape peu à peu. Les mélodies vocales maîtrisées vous bercent, vous happent et le charme opère. Pas un charme tape à l'il mais des bouts de mélodies, des accroches plus persistantes que d'autres, des ambiances (Where did you go ? avec je ne sais quoi de Come là-dedans) quand ce ne sont pas des morceaux en entier (The French people, The Man who wanted to be taller). Et puis minimalisme de la formule ne signifie pas le désert. Goldring a donné de la puissance et de l'ampleur à un propos qui aurait pu s'annoncer rudimentaire. Parce que chaque morceau ne déborde pas de trois tonnes de riffs et de rythmes plus dingues les uns que les autres, pas d'avalanche de notes et de démonstration technique comme dans de nombreux duos. Ici, tout se fait dans la retenue et la suggestion, c'est même parfois ultra carré, une idée exploitée jusqu'à la moelle, entrecoupée de virulence toujours brèves, d'une tension jouant les montagnes russes. C'est ce qui vous échappe au début et vous trompe. Une simplicité qui vous passe au-dessus avant que tout ne se mette doucement en place. Comme ce chant mis en avant qui semble prendre trop de place pour finalement prendre toute sa dimension et devenir un point fort de ce premier album. Certes, tous les titres ne sont pas inspirés par la grâce, trois, quatre titres plus bateau n'auraient pas mérité de passer sous The Bridge mais tout se tient. Un vrai travail d'artisans qui en on vu d'autres, qui prennent leur temps (bien que l'enregistrent et le mixage n'ait pris qu'un jour à San Francisco), passant au-dessus des modes et jouant avant tout à se faire plaisir. The Serenade is dead (Conflict) reprennent-ils à la fin de cet album et pourtant, l'espoir est encore de mise dans ce bas monde. SKX (07/09/2009) |