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Gay
Beast Gros soupir. Le premier morceau n'est même pas fini que ce disque m'achève. Grosse fatigue. On pourrait déblatérer sur la nouvelle signature de Skin Graft records, sur la descente, doucement mais sûrement, de ce label phare des années 90 mais on va oublier toutes ces basses considérations de nécrophile et se rappeler que ce groupe avait sorti en 2007 un premier album qui n'était pas passé inaperçu. D'ailleurs, à relire cette chronique, c'est à se demander si ce Gay Beast là est la même bête folle sévissant sur Disrobics. Alors on laisse reposer tout l'été et on remet le couvercle à la rentrée. Oui, c'est la même grande folle. Et à danser tout l'été, elle est bien fatiguée. On retrouve les éléments de dichotomie rythmique, de grande sauterelle azimutée, de synthé lubrique, de partitions jouées toutes seules dans son coin comme une grande mais avec quelquechose de plus cohérent dans leur décadence, lorgnant vers un Experimental Dental School excentrique dans ses meilleurs moments. L'anarchie qui miraculeusement retombe sur ses pieds, des parties de morceaux devenant synchrones avant de repartir se faire mettre ailleurs. Mais si il n'y avait que ça. Le chant. On ne peut à peine y glisser une phalange. De noyé dans la masse sur Disrobics, il est passé sur le devant de la scène et c'est pénible. Très pénible. Il faut sûrement y entendre du second degré dans ces envolées lyriques et fausses de diva des bidonvilles, ce truc à la Mr. Quintron et Bobby Conn, autres bâtards entre deux eaux chers au cur de Skin Graft mais en attendant, Daniel Luedtke chante et joue du synthé debout et ce n'est pas un détail pour nous. Il nous les brise menu-menu. Ce n'est pas pour rien que leur meilleur morceau est un instrumental (le 5ème, les morceaux n'ont pas de titres, même pas un pauvre numéro), sorte de James Chance nerveux et saccadé se terminant par un clin d'oeil à un hit disco (le Gimme Gimme Gimme d'Abba) à égalité avec le 8ème. Et comme c'est toute la production qui a subit un traitement à la boule à facette, que leur no-wave épileptique étrange est devenu un electro-punk hystérico-psyhédélique avec les guitares à l'arrière et les bizarreries à l'avant, on se demande bien où on a foutu les pieds. L'album recèle quelques bons passages (instrumentaux donc), quand le batteur frappe sans discernement, avec l'ajout bienvenu d'un saxophone décomplexé, mais faut bien avouer, cette Second Wave qui se veut anti-académique se fracasse sur un mur de crispation et retombe à l'eau. SKX (02/09/09) |