Fresh Meat
Leather Laddy -7''
Fashionable Idiots 2009

Viande fraîche. D'accord si on considère que ce groupe d'Allentown débute dans la vie comme de jolis petits pourcinets. Parce qu'à la consommation, c'est de la bonne viande avec une sale tronche, celle qui sent fort avec une couleur bien sombre, le bout de gras avarié qui pue du bec. C'est bien connu, c'est la plus tendre et savoureuse. Des spécialistes de la remballe qui vous refourguent une viande faisandée par Pissed Jeans ou Clockcleaner, comme si tout ce qui devait sortir de cette ville et de l'état de Pennsylvanie en général devait posséder le tampon impropre à la consommation de ces deux groupes pour avoir droit de citer. Un single en léger état de putréfaction, plein de mauvaises toxines. Trois titres mauvais pour la santé ayant également fréquenté les abattoirs où Drunks with Guns débitaient en tranche des morceaux de barbacks bien sanguinolents avec Flipper en chef-boucher dont le blaze revient régulièrement ces temps-ci dès qu'il s'agit de parler de punk-rock de dégénérés. Ouais, trop facile. Vous avez donc deux bouts de viande pleine de nerfs, Problem Fixer et Bad Mask, qui s'avalent sans mastiquer malgré le feedback continu, l'écho lugubre et le fielleux esprit qui règne. Fait rougir et retourne. En pièce principale, Get a work. Le sifflement persiste avec à gauche, un riff obtus et à droite, une autre guitare qui n'émet que du bruit, une rythmique aussi obstinée que la guitare de gauche et un chanteur malade tournant comme un lion en cage qui n'a pas eu sa pitance depuis deux jours. Une folle envie de bouffer ça cru.
Comme d'habitude avec Fashionable Idiots, la pochette a été faite avec les chutes de la photocopieuse, les paroles manuscrites au verso sur un torse velu et un disque tout noir, jusqu'au rond central. Débrouilles toi avec ça.




Au tout début de l'hiver 2009, Fresh Meat avait sorti un autre morceau de bidoche. Breathing Problem Production avait eu l'immense privilège de sortir ce beau bébé du son congélo. Si vous trouvez le deuxième single trop propre et audible, vous vous ferez les dents avec délectation sur ces deux titres, Sweat Her et Man or woman, subtiles compos enregistrées dans des conditions live, un crochet de boucher dans les tympans. Evoluer ne fait pas de mal et ces sales punks, dans un éclair de lucidité, l'ont bien compris.

SKX (11/12/2009)