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The
Deaf
This Bunny Bites - CD
Learning Curve 2008
C'est un
truc qui doit traîner dans l'air. Ou plus prosaïquement, le
son de la scène locale. Cette scène, c'est Minneapolis et
je précise, pour ceux qui viendraient de vivre dans un grotte pendant
vingt ans ou qui viennent d'avoir 20 ans et ne se rasent pas encore, soulignant
par la même occasion, la forte vocation socio-éducative de
ce site, Minneapolis = Noise Amphetamine Reptile records, Amrep pour les
fins connaisseurs. C'est à dire le label emblématique d'une
ville certes mais surtout de toute une génération de rockers
en mal de vivre, aimant le punk-rock dégénéré
et servant de référence facile à toute une horde
de chroniqueurs en mal d'inspiration. Si c'est crade et bruyant, te fatigue
pas, glisse un petit Amrep tranquillou et ça éclaire tout
de suite ton propos.
The Deaf n'étant pas sourd comme un pot, ils ont tout de suite
saisi l'humeur et le son du coin et retranscrivent à merveille
sur leur premier album les antécédents qui ont fait la gloire,
fusse-t-elle de losers, de toute une génération. Génération
où on retrouve en tête le Ethereal Killer de Hammerhead.
Gros grain distordu qui râpe la tronche de la paire guitare/basse,
le bon vieux grésillement qui empêche de laver plus blanc,
des réminiscences de Godheadsilo et Karp, des roulements de batterie
à faire gondoler les rotules en alternance avec du direct dans
ta face, chant masculin ou féminin ou les deux en même temps
et, pierre angulaire donnant du relief à toute oeuvre de destruction
massive, l'accroche mélodique pour faire passer la pilule. Et ça,
le trio s'y connaît. Dès le titre d'ouverture Into The
Fire et son refrain tout con avec le chanteur qui se contente de ses
Whou-ou bien placés, limite ridicules mais qui mine de rien,
marchent bien, on sent qu'on ne va pas avoir à faire à des
ingrats. Air Raid, Shiv, etc..., autant de mini-tubes en
puissance. Des morceaux tout bêtes, un riff, un rythme, une idée
qu'on use jusqu'à la moelle mais pas trop. C'est prévisible,
ya pas de surprises. Au bout de trente secondes, tu sais déjà
comment va finir le morceau. Mais comme ça dépasse rarement
les deux minutes, on n'a pas le temps de zapper. Et avec des noms de morceaux
où tout est dit dans le titre, vous avez une bonne idée
de la philosophie foncièrement punk du groupe : Ready To Die,
Motherfucker, Fuck That Shit, Let's Go et son corollaire
Going Nowhere, le punk n'étant pas à une contradiction
près. Un groupe qui ne cherche pas midi à quatorze heures.
Mais avec le sens de la compo sympathiquement basique et le son qui va
avec, This Bunny Bites passe tout seul, à condition de ne
pas être trop exigeant.
SKX (14/03/2009)
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