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Dolom
s/t - 12''
Down Boy 2009
Le genre de disque qu'on n'aime pas chroniquer. La hantise en sillons
dont on ne sait par quels bouts les prendre. Le domaine du ressenti, de
l'intuitif avec une musique qui évoque tout et son contraire, des
sentiments opposés, un tas de références et rien
de précis. Bonjour l'embrouille. Quatre longs titres instrumentaux
aussi coulés que heurtés, structures à l'apparente
complexité mais qui glissent toutes seules. On n'est quitte pour
rembarer vite fait son matos mathématique, ses règles et
son compas. On tente alors une percée vers un feeling jazzy, leurré
qu'on est par le trombone ou le saxophone, ces atmosphères enfumées
et tranquilles mais toujours un coup de baguette intempestif pour nous
rappeler qu'on est pas là sur un sentier balisé. Quand bien
même on a l'impression d'avoir déjà entendu tout ça.
Et on continue dans l'impalpable. Le sentiment qu'un bon coup de genou
ferait du bien à l'ensemble, leur dire de passer une vitesse supérieure,
durcir le ton alors que finalement, c'est ce ton entre deux eaux, ces
cuivres dans la mélasse qu'on peine parfois à entendre,
qui fait beaucoup au charme de Dolom. Et c'est toujours quand vous pensez
vous enfoncer dans le brouillard, vous perdre en pleine terres vosgiennes
d'où ce petit monde étrange est issu, que Dolom choisit
de remettre le rock au centre des débats. Au final, ce qui est
très appréciable chez ce groupe qu'on sent tout de même
influencé par toute une frange de groupes noise-rock instru, c'est
que jamais, cela devient une histoire de technicité mais avant
tout une histoire d'atmosphère. Pas de démonstration gratuite
mais le souci d'emmener l'auditeur dans son monde à lui, comme
les deux titres de la face B (Piccolo et Zucchini ??), particulièrement
troublant et captivant. Faire simple, avec les moyens du bord, en toute
décontraction tout en étant fouillé, recherché
et tendu, c'est là toute la schizophrénie d'un disque où
l'important, au-delà de toutes ces vaines considérations
descriptives, c'est le plaisir qui en découle et l'envie de remettre
ça dès que le dernier sillon a fini de tourner.
SKX (28/05/09)
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