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Celeste Où il va être question de porter sa croix. Une ancienne croix qui n'a plus cours. Un vieux testament écrit par saint Hardcore qui avant de devenir hyper technique, doomesque ou je ne sais quelle tendance plus contagieuse qu'une lèpre, était avant tout massif, terriblement sombre et le reste, ornements inutiles. Comme tous ces nombreux groupes de la confrérie allemande et ses apôtres Acme, Uranus ou ses suppôts de Satan belge (Rubbish Heap) et helvètes (Knut, Shora). Mais on va arrêter la métamorphose biblique. Les Français de Celeste s'y complaisent déjà suffisamment. On a pas besoin d'une photo d'une statue d'un saint quelconque en pleine extase sur un digipack où une croix, inversée ou non, s'inscrit en filigramme avec des textes au kilomètre en rang d'oignons et illisible. Des paroles que je préfère de toute façon ne pas comprendre, les seuls titres suffisant amplement : Toucher ce vide béant attise ma fascination, Il y aura des femmes à remercier et de la chair à embrocher, Mais quel plaisir de voir cette tête d'enfant rougir et suer. Bon appétit. L'imagerie hardcore qui s'amuse / se confond avec la religion, en joue, se l'approprie, trouble les messages, c'est pas nouveau mais c'est toujours aussi pénible. Et cliché. Pour faire passer leur malaise et aliénation, Celeste n'en a pas besoin. Le seul poids de leur musique suffit amplement. Leur album précédent se nommait Nihiliste. Ils remettent une couche avec la misanthropie. Le message est clair et la bande-son ne fait que traduire ces sentiments positifs. Au point où la musique de ces deux albums ne font qu'une. Comme un concept de fin du monde. Guitares épaisses, lave dégoulinante, poids écrasant de la rythmique et voix dégueulante, un rien légère mais suffisamment parlante sur la rage qui l'anime. On peut trouver ça trop. Trop noire, trop glauque, trop torturé, trop pathétique à trop forcer le trait mais on ressent dans cette débauche de black music - bien plus black que la musique que cette expression décrit généralement - de la débauche, de la solidité, de gros riffs qui vous assoient, une conviction que vous ne pouvez pas remettre en cause et qui fait que cette croix, vous l'acceptez. Par contre, ce qu'on trouvera, c'est trop monolithique. Neuf titres taillés exactement dans la même roche, variations minimes, aération aucune, pour une longue plainte manquant de relief sur la longueur. Un jour, va bien falloir quand même descendre de cette maudite croix sous peine d'y perdre son latin. SKX (21/10/2009) |