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Action
Dead Mouse
Revenge of Doormats and Coasters - CD
Greed recordings 2009
Ca s'annonçait
engageant. Pas de quoi sauter au plafond mais le terrain semblait bien
baliser, on n'allait pas s'enliser dans ce marécage post-rock à
géométrie variable. Les Italiens de Action Dead Mouse donnait
la sensation d'avoir leur propre sens de la mesure et de tirer des ficelles
un peu moins grosses que la moyenne. Un morceau d'ouverture dont le titre
ne parle qu'à ces géniteurs (Tom Cruise told me Dan Savio
is not Dead qui nous vaudra sûrement encore en interview, comme
99% des groupes instrumentaux ou assimilés, le commentaire d'une
banalité rare au journaliste qui demande une explication : nan,
tu vois, c'est à chacun de faire sa propre interprétation,
bla bla bla, son imagination avant tout, bla bla, prends moi pour un con,
fin de la parenthèse), donc un premier morceau nerveux, enjoué,
avec une pointe de viole pour faire original, bien qu'on ne l'entende
pas sur les trois-quarts du disque. Ce n'est pourtant pas le genre de
groupe à provoquer un raffut de malade. Tout est bien posé.
Un peu de trompette, un doigt de trombone et quelques cordes de violoncelle,
mon tout saupoudré sur une poignée de titres et on se dit
qu'à défaut de révolution de palais, ce groupe semi
instrumental évoquant des groupes de chez Constellation comme Do
Make Say Think fera l'affaire. Le deuxième morceau Concerto
for one hand clapping confirme cette agréable sensation avec
une montée élégante tout en vivacité. Commentaire
que l'on pourrait reprendre sur le suivant avec un chant hurlé
très court et bien placé à la fin. Mais à
ce régime, soixante-deux putain de minutes, c'est complètement
rédhibitoire. Si l'illusion peut marcher sur une poignée
de titres, sur cette longueur, c'est du suicide prémédité.
L'impression qu'ils pourraient en écrire des centaines de morceaux
comme ça. Toujours le même canevas, des arpèges qui
ne finissent par ne plus dire grand-chose, une créativité
qui ronronne et des climats insipides. De disque intéressant, on
passe vite à un disque bien propre sur lui et emmerdant, malgré
un rythme général enlevé. Pris un par un, ces onze
morceaux peuvent le faire. Mis bout à bout, ce sont les pieds dans
le tapis comme ce Incredibilecrazyranetotale qui aurait mérité
d'être amputé d'une bonne moitié de ces onze minutes.
Ce marécage, ils ont fini par s'y enliser en beauté.
SKX (31/10/2009)
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