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Yellow
Swans Cette chronique, c'était du boulot pour Haz. Mais depuis qu'on offre des congés payés (merci Léon) au petit personnel qui n'en fout déjà pas une, le patronat se tape les corvées. En plus, il en a pris pour deux mois. C'est inadmissible. On aurait pu attendre la rentrée mais Perte & Fracas aime coller à l'actualité (rires) et ça fait déjà deux mois que ce disque traîne dans la pile. Pour avoir l'avis d'un spécialiste, vous pourrez toujours aller faire un tour sur son blog à la rentrée (et en plus je lui fais de la pub, le patron est généreux !). Il l'a mis en tête de sa playlist avant d'aller bronzer à Ibiza sur de la techno. M'étonnerait pas qu'il aime ça en plus le bougre (je parle de Yellow Swans bien sûr pas de la techno qui n'est qu'une excuse minable pour dragouiller, c'est bien connu). Le petit personnel a vraiment des goûts de merde. Bon en attendant, on dirait bien que je fais tout pour retarder le moment où il va falloir parler de l'album de ce duo américain. Pete Swanson et Gabriel Mindel pèsent à eux deux environ 60/70 disques depuis 2002, tous supports confondus. Les rois du DIY et de la bricole. Dont de nombreuses cassettes. Et ce Deterioration est justement sorti en K7 l'année dernière. Modern Radio a cru bon de la ressortir en CD cette année pour ce qui sera une de leur dernière sortie vu que le duo a décidé de mettre fin à sa collaboration. Comme quoi, ils ont de bonnes idées parfois. Bon ok, je fais de la provocation de bas étage. Je suis juste totalement inapte à cette musique. On me parle de drones - qui ne sont pas que des avions espions mais aussi des sons continus qui durent des plombes avec de légères variations qui sont aux drones ce que le solo est à la guitare (rires encore). Simplement tenir la même note pendant à peu près deux heures dixit John Cale. J'ai pas l'air comme ça, mais j'en connais un sacré rayon (faut bien s'occuper en écoutant Yellow Swans, ce disque aura au moins servi à se cultiver). Mais comme la théorie et moi ça fait deux et que j'en ai rien à carrer de ces fumisteries, cette branlette de bourgeois, je vous laisse à tous vos Tony Conrad, Monte Young et autres apôtres de la musique répétitive et minimaliste, je retourne à mes cygnes jaunes (bien que je préfère les Canaris), on sait jamais, je pourrais avoir l'étincelle, l'illumination à mêche longue. Après les 21 minutes du seul premier morceau Broken Eraser/Time Stretch, je ne ressens toujours étonnamment rien. Même les quasi 10 minutes de silence sur la fin (et quelle fin) ne m'ont pas endormi. Tout juste si j'ai pressé discrètement la touche avance rapide. Le deuxième titre Reintegration ne me réintègre toujours pas dans le droit chemin de cette musique ouvrant les portes de la perception cosmique. Je concède à peine une certaine béatitude à l'écoute de cette vague répétitive presque belle. C'est qu'il est tard et mes résistances faiblissent. Le troisième morceau continue sur les mêmes bases élevées. Bordel, on sait même pas d'où viennent ces putain de sons (enfin, j'ai bien ma petite idée mais je dois aller à fond dans le concept de la mauvaise foi). Les deux derniers sont idem. Mortels. Les vagues soniques et électroniques se heurtent définitivement à mes remparts. Ca sera donc pas pour ce coup-ci. J'ai besoin de sentir l'impact physique de la musique. L'impact émotionnel, que ça me torde les boyaux, les couilles, bref que ça me fasse des nuds quelquepart. Mais cette musique est bien trop cérébrale et théorique pour mes manières de cow-boy de l'ouest. Même à fort volume (j'ai tenté le tout pour le tout), ça n'engendre qu'un profond ennui et beaucoup de sarcasmes. Bon allez comme quoi, on peut en faire des tartines quand on a rien à dire. La brise du matin ne manquera pas de me pousser vers le goulet du port. SKX (24/07/2008) |