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Witch
Hats Cellulite Soul - CD In-Fidelity 2008 Après la mise en bouche de leur EP Wound of a little horse et l'attente qui en découle, les premières mesures de Cellulite Soul rassurent de suite. L'album va être grand. Before I weigh (sorti en single également) commence sombrement. On sent poindre le drame. Ligne de basse imperturbable à la Tracy Pew, cri de chat sauvage, chant androgyne avant que tout ne décolle, que le son ne prenne une ampleur aérienne et que sa mélodie vous ensorcelle. Witch Hats n'a pas perdu la recette du morceau marquant. La production est à nouveau signée Phill Calvert (le batteur de Birthday Party viré pour ébriété chronique à l'époque de Junkyard) et Ben Ling et s'annonce comme un parfait écrin à la véhémence de Witch Hats. Spacieuse, généreuse où chaque instrument sonne à sa place, contrôlant le chaos que Witch Hats semble capable de mettre à chaque instant. I cant stay at home continue sur la même lancée. Rythmique percutante, une voix à la limite de la rupture dont on ne connaît pas trop le sexe (même si elle est tout ce qu'il y a de plus mâle), soutenue par des churs très Bad Seeds. Mais si l'influence de Nick Cave et comparses est indéniable, la musique de Witch Hats sait aussi être plus rock'n'roll, broyeuse de chair sans les abus et les échardes. Climing up yr cable avec ce semblant d'orgue vous ferait presque danser, chalouper au bout du comptoir, tendre les bras dans le vide. En trois morceaux, Cellulite Soul marque trois points. Western' casse le rythme. Un morceau trop gentillet, contrastant avec la virulence précédente, appréciable au fil des écoutes, surtout quand il susurre sur la fin I'm your friend, i want to fuck you (ou alors c'est moi qui extrapole). Le chantier repart sur Hellhole (aucun rapport avec le morceau précédent bien sûr) avec cette rythmique se taillant la part du lion, orgueilleuse, pendant que le guitariste fracasse son venin. Il y a du swamp rock là-dedans, ce blues perverti par le blanc, cet abandon viril malsain sur les bords. Un grand fracas propulsé par une batterie infernale sur Summer of Pain, un Clockcleaner des antipodes sur Neil Diamond entry ou un Doors Film à tiroir invoquant plus le Gun Club que le groupe suggéré par le titre, se terminant par cinq minutes quasi-instrumentales et soniques et une jam cachée. Ils ont beau invoqué le Seigneur pendant les deux minutes tranquilles de Ma Lord, on sent bien que ce n'est pas pour rentrer sous les ordres mais se faire pardonner quelques pêchés capitonnés. Cellulite Soul est un album sans gras, de la part d'un groupe qui sait qu'on n'attrape pas des mouches avec du vinaigre, administrant les mélodies nécessaires mais sachant également distribuer les tapettes et les courants d'air propres au cyclone pulmonaire. L'Australie est de retour dans le droit chemin et Witch Hats un de ces plus beaux fleurons. SKX (24/03/2008)
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