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Welldone
Dumboyz
White
Cunt Hippie - CD
Autoproduction 2008
Voilà
un disque qui sent bon le job de branleurs dilettantes. Il est arrivé
par la poste, accompagné d'une feuille photocopiée lardée
de slogans aussi stupides que Ecoutez 'White Cunt Hippie' et devenez quelqu'un
d'autre ou bien Hardcore is dead, blues is love. La pochette a due être
assemblée puis collée sur un coin de la table de la cuisine
du guitariste. Le disque en lui-même est un CDr qui passe une fois
sur deux dans ma platine. Quatre titres, vingt minutes de bordel incompréhensible.
La haine du hippie étant un gage de rigueur et faisant partie des
valeurs sûres en ces temps de relâchement éthique et
d'abandon de toute déontologie dans les petits univers cloisonnés
de la musique, un titre tel que White Cunt Hippie ne pouvait que
me séduire. La grosse trique, même. A l'intérieur
du disque (une fois donc que j'ai réussi à l'insérer
dans la platine) c'est un peu pareil. Sauf que les Welldone Dumboyz dérapent
systématiquement là où on ne les attend pas : His
Thing débaroule bien à fond, gras et juteux, chant porcin
baigné d'éthanol quand arrive ce break avec les roulements
de batterie, le guitariste qui se met en tête de faire ambiance,
la basse qui lâche la fuzz pour nous faire du bilboquet puis sans
crier gare ça repart, le retour du cochon et du gros son, double
pédale en prime bande de petits veinards.
Les titres des Welldone Dumboyz regorgent de ce genre de contradictions
internes, toujours l'envie incontrôlable de foutre le bordel là
où c'est déjà la zone. Commencer White Cunt
avec une batterie qui blaste avant de se lancer une minute plus tard dans
un pseudo solo de guitare catastrophique (pour les gens qui aiment les
soli de guitares). Poursuivre avec La Mue Du Mulet et son intro
de deux minutes qui débouche sur ce que l'on prend d'abord pour
un slow en bonne et due forme, en fait non : on a affaire à un
titre instrumental à la charpente mouvante, le moins réussi
du lot. Dernier morceau, Tight Cunt Blues, dont le titre révèle
une fois de plus et fort judicieusement l'intérêt supérieur
des Welldone Dumboyz pour les passages difficiles, ne choisit justement
pas la facilité avec une introduction agrémentée
de voix de faussets (mais heureusement le cochon n'est pas très
loin), une absence apparente de toute logique structurelle avant qu'un
riff sabbathien et le retour de la double pédale ne remettent un
peu d'ordre dans ce foutoir.
Ce disque, qui répond haut la main aux critères de crasse,
sueur et émissions sous-ventrales est disponible pour quatre petits
euros en le demandant à l'adresse suivante : bigbadgepeto@gmail.com.
Malgré une évidente propension à toute mettre en
uvre pour tenter de mal faire les choses, les Welldone Dumeboys
envisageraient un album pour la fin de l'année. Ils ont donc vraiment
besoin d'argent.
Haz (02/06/08)
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