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Vampire
Hands En direct
de Minneapolis et fief de Amphetamine Reptile records, Vampire Hands.
Mais ce groupe n'a pas été vampirisé par Tom Hazelmeyer
et vous n'aurez point droit à du punk-rock de dégénérés.
Tout juste note-t-on la participation de l'ancien batteur des Cows, Freddy
Votel, sur leur précédent et premier album Virgin Dust
American en automne dernier. Quelques mois plus tard, tant que la
main est chaude, les quatre Vampire Hands enchaînent sur Me and
you cherry red. Ces vampires là ne mordent pas, ne feront saigner
personne mais abordent un monde suffisamment étrange pour ne pas
attirer l'attention. De la pop abstraite avec deux batteurs - ou plus
précisément un batteur et un autre au chant, synthés
et tom basse uniquement, un bassiste et un autre chanteur qui gratouille
six cordes l'air de rien. Car c'est avant tout une histoire de rythmes,
d'arrangements hétéroclites, de chant à plusieurs,
de voix féminines et beaucoup de légèreté
au final. Dans les pires moments, c'est de la musique pour bobos s'agenouillant
cathodiquement devant Tracks. Ce petit coté à la mode désagréable.
Mais ça serait très réducteur. On y sent aussi du
glam rock comme sur le très T.Rex Safe Word. Une bonne touche
de Can. La rythmique sans doute, cet effet répétitif qu'ils
aiment donner sur certains passages accouplés à des passages
plus planants. Et là, ils sont capables de belles choses comme
sur le prenant Cathedral blues two ou Me and you cherry red,
dernière composition d'un album à l'ambiance teintée
d'hypnose, intemporelle, semblant tenir par deux bouts de ficelle. Ce
n'est pas la grosse artillerie tribale du samedi soir. Un fragile équilibre
d'où ils sortent sans trop de dégâts. Vu leurs vidéos
de concerts circulant sur le net, on pourrait regretter qu'ils ne retranscrivent
par la même hargne et intensité sur disque. Mais ce traitement
plus en douceur avec un coté foutraque (même si ils semblent
se soigner de ce coté là) passe sans problème. Un
disque qui doit coller avec la saison et le soleil qui pend au plafond.
L'hiver viendra suffisamment tôt pour ne pas en profiter, là,
tout de suite, sans trop se poser de questions. SKX (25/07/2008) |