Vampire Hands
Me And You Cherry Red - CD
Peppermint Coffins/Modern Radio 2008

En direct de Minneapolis et fief de Amphetamine Reptile records, Vampire Hands. Mais ce groupe n'a pas été vampirisé par Tom Hazelmeyer et vous n'aurez point droit à du punk-rock de dégénérés. Tout juste note-t-on la participation de l'ancien batteur des Cows, Freddy Votel, sur leur précédent et premier album Virgin Dust American en automne dernier. Quelques mois plus tard, tant que la main est chaude, les quatre Vampire Hands enchaînent sur Me and you cherry red. Ces vampires là ne mordent pas, ne feront saigner personne mais abordent un monde suffisamment étrange pour ne pas attirer l'attention. De la pop abstraite avec deux batteurs - ou plus précisément un batteur et un autre au chant, synthés et tom basse uniquement, un bassiste et un autre chanteur qui gratouille six cordes l'air de rien. Car c'est avant tout une histoire de rythmes, d'arrangements hétéroclites, de chant à plusieurs, de voix féminines et beaucoup de légèreté au final. Dans les pires moments, c'est de la musique pour bobos s'agenouillant cathodiquement devant Tracks. Ce petit coté à la mode désagréable. Mais ça serait très réducteur. On y sent aussi du glam rock comme sur le très T.Rex Safe Word. Une bonne touche de Can. La rythmique sans doute, cet effet répétitif qu'ils aiment donner sur certains passages accouplés à des passages plus planants. Et là, ils sont capables de belles choses comme sur le prenant Cathedral blues two ou Me and you cherry red, dernière composition d'un album à l'ambiance teintée d'hypnose, intemporelle, semblant tenir par deux bouts de ficelle. Ce n'est pas la grosse artillerie tribale du samedi soir. Un fragile équilibre d'où ils sortent sans trop de dégâts. Vu leurs vidéos de concerts circulant sur le net, on pourrait regretter qu'ils ne retranscrivent par la même hargne et intensité sur disque. Mais ce traitement plus en douceur avec un coté foutraque (même si ils semblent se soigner de ce coté là) passe sans problème. Un disque qui doit coller avec la saison et le soleil qui pend au plafond. L'hiver viendra suffisamment tôt pour ne pas en profiter, là, tout de suite, sans trop se poser de questions.

Modern Radio sort la version vinyle avec un artwork différent pendant que le groupe sort le CD sur sa propre structure Peppermint Coffins.

SKX (25/07/2008)