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VALINA
A
Tempo ! A Tempo ! - CD
Trost 2008
De quoi souffre
Valina ?
D'être Autrichien.
D'avoir réalisé des albums juste honnêtes, respectables
et qui n'intéressent au final pas grand monde.
De faire des concerts qu'on écoute parce qu'on est poli (avec Sicbay
lors de la tournée européenne en 2004).
D'être là sans être là.
D'être toujours Autrichien onze ans après leurs débuts.
Autant de réponses que vous allez oublier avec vos préjugés
et le Tyrol parce que ce troisième album de Valina est magnifique.
Albini est à nouveau derrière la console et si cette phrase
a été et sera maintes fois écrite, le bougre a encore
de la ressource. Rarement le son de batterie reconnaissable entre mille
d'Albini n'aura aussi bien collé à un groupe. Un son ample,
puissant et précis, servant admirablement les compos. Car si l'enveloppe
vous pète autant à la tronche, c'est parce que l'intérieur
est bien fourni. Valina ne se cache pas derrière une production
de prestige mais la joue grands compositeurs. Il manquait jusque la petite
étincelle pour que leur indie-noise-rock s'embrase. Là,
l'allumette, ils l'ont bien craquée. C'est l'Etna (vous m'excuserez
cette incartade géographique chez les ritals), ça pète
à tous les étages tout en gardant cette distance propre
à Valina. Le changement de batteur joue sans doute dans cette évolution.
Les rythmes lâchent les chevaux, se décomplexent et sans
en faire un combat de tous les instants, impulsent une nouvelle dynamique
à un groupe qui avait tendance à ronfloter. Valina empilent
des morceaux plus séduisants les uns que les autres. Calendria,
Bellydancer, Idiom's Palace et on va s'arrêter là.
On pourrait tous les citer. Valina a le don pour rendre limpide des structures
alambiquées. Mais aussi le contraire. Donner de la complexité
à des morceaux qui partent trop pop. C'est un subtil mélange
entre la bastonnade et le velouté, en privilégiant tout
de même le nerf et les gros coups de grisou dans lesquels se mêlent
de brillantes mélodies à la clef, bien soutenues par le
chant toujours contrôlé de Anatol Bogendorfer. Une recette
commune mais Valina fait preuve d'un savoir-faire largement au dessus
de la moyenne générale (et de sa propre moyenne habituelle).
Pendant son séjour à Chicago, Valina a eu également
la bonne idée d'inviter la section cuivre de Cougars (trompette
et saxo). Là encore, un souffle nouveau sur deux morceaux, Dogged
et l'apothéose sur les huit minutes finales de Libido's Regime.
Pour sûr, Valina a trouvé le bon tempo et peuvent le crier
deux fois tant cet album est une grande réussite.
SKX (22/11/2008)
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