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Steve
Von Till Ca fait des jours et des jours que je me tape cet album, à tenter de trouver la clef m'ouvrant grandes les portes de la perception ultime mais je dois me rendre à l'évidence. Je n'entre même pas le début d'une phalange dans l'univers de Steve Von Till. C'est pas faute d'essayer mais ses ballades acoustiques me laissent de marbre. Le barbu et tatoué guitariste de Neurosis en est à son troisième effort solo et l'effet est toujours proche du zéro. Le propos est pourtant étoffé. Ce n'est pas uniquement Steve Von Till, sa voix grave, sa guitare acoustique contre le reste du monde. Un peu de batterie et de basse, un poil de violon, un zeste d'orgue hammond, de l'électricité serpentant dans la sécheresse et une ribambelle de musiciens venus prêter main forte. Il donne de l'ampleur à son folk neurasthénique. Mais rien n'y fait. Il a beau prouver que l'on peut être aussi sombre dans le fracas et la grosse artillerie d'un Neurosis que dans l'intimité de compositions épurées, on ne retrouve en aucun cas une inspiration digne de ce nom. Que ce soit dans les mélodies ou l'arrangement des morceaux, l'impression que tout se traîne. Que la profondeur voulue par ce genre de démarche n'est qu'une flaque d'eau de misère dans laquelle jamais on se noiera. Malgré une reprise d'un des maîtres du genre (Clothes of Sand, un inédit de Nick Drake sorti sur Time of no reply en 1986), malgré son timbre de voix dont je ne me lasse pas, ces morceaux ont juste les ténèbres pour eux mais même pas peur ! De la mélancolie qui fait plus que frôler l'ennui. Un truc indéfini qui fait que tout ça, c'est bien beau à écouter mais ça manque d'envolée. Désolé Steve Von Till, malgré tout le respect, cet album me fait royalement chier. SKX (17/07/2008) |