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Three
Second Kiss Il aura fallu attendre quinze ans pour que le nom de Three Second Kiss franchisse les Alpes ! Un secret bien gardé comptant tout de même trois albums au compteur (For pain relief sur Lollipop en 1996, Everyday Everyman (1998, Wide records) et sur le label américain Slowdime, Music out of Music en 2003 sans oublier le EP Focal Point en 1999). Les dernières cinq années de silence rajoutent au mystère de ce groupe qui ne fait pas grand-chose pour se faire remarquer. Mais l'effort conjoint de Julien Fernandez (batteur de Chevreuil) et Mitch Cheney (guitariste de Rumah Sakit et déjà expert en production avec son autre label Sickroom records), venant de créer leur propre structure au nom intriguant de Africantape, devrait aider à mettre Three Second Kiss sous la lumière d'un jour plus grand. Et vu la qualité de la musique proposée, il ne devrait pas avoir de mal à se faire une belle place au soleil. Un batteur, un guitariste, un bassiste-chanteur, une multitude de possibilités. Celles explorées par TSK cheminent dans une sphère à géométrie souple où se cognent le rock libre de toutes entraves et la dureté d'un rock tirant sur le noise. Les structures relâchées et élastiques d'un US Maple avec la force de frappe d'un Shellac. Ça de quoi vous titiller et effectivement, c'est la valse aux neurones. Albini s'est collé aux manettes et si on peut reprocher à ce disque de trop sonner comme du Shellac - ce son de batterie reconnaissable entre mille - il faut avouer que ça leur va comme un gant, leur donnant une ampleur que n'avait pas leur précédent et pourtant très bon album Music out of Music (j'ai depuis essayé de rattraper mon retard...). En même temps, le rock désarticulé des Italiens n'a pas grand (toujours) grand chose à voir avec la (feu) bande à Al Jonhson, excepté quelques plans de guitares tout en glissade, comme sur Deviationism où on s'attend voir débarquer à chaque seconde Al Johnson le magnifique et ses feulements décalés. Quant à Shellac, il ya longtemps que n'importe quel groupe boutonneux sorti de sa cave les dépasse sans forcer le trait de la comparaison. Three Second Kiss n'a besoin de personne pour avancer comme des grands. Ils savent se faire tour à tour félin, percutant, partir à l'ouest et revenir pour quelques fulgurances mélodiques, aussi piquantes que salvatrices. Le trio de Bologne ne s'emmêle jamais les pattes dans des compositions qui dépasseraient leurs compétences. A l'instar de leurs compatriotes Bellini, leur rock subtilement tordu garde la fièvre. Leur chanteur se demande sur I'm a Wind s'il est une bombe sexuelle (?). C'est bien connu, les Italiens do it better et ne sont pas orgueilleux, mais cette fois-ci, ils peuvent prétendre d'avoir tiré un très gros coup. SKX (08/04/2008) |