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The
Striggles
Expressionism - CD
Noise Appeal 2008
Quand la première chose à laquelle vous pensez est Red Hot
Chili Peppers, c'est pas bon signe. Carrément pas bon signe. Ne
demandez pas pourquoi
Une histoire de chant énervant ou une
vague ambiance latente qui va vers un funk tordu sur un morceau d'ouverture
qui porte parfaitement son nom, Sorry, car effectivement, ils peuvent
être sacrément désolé. Pour un peu, on enverrait
balader le CD en mode freesbee au bout de deux minutes. Mais une grande
conscience professionnelle étreignant ces pages, il a bien fallu
donner une seconde chance à cet album et autant vos dire que plusieurs
semaines sont passées avant d'aller au-delà du stade de
ce premier titre. Voir des deux premières minutes seulement, car
déjà vers la fin du morceau, ça partait en sucette
et que, il faut bien avouer, ce groupe autrichien n'a rien à voir
mais alors rien à voir du tout avec les Red Hot !!
Il suffisait surtout de s'enquiller le second titre, le mal nommé
It's Just A Joke. The Striggles ne rigole plus. The Striggles,
un groupe d'empêcheurs de tourner en rond comme disent les derviches,
le genre insaisissable qui aborderait le style noise-rock avec l'esprit
des Residents ou du Captain Beefheart. Et une pincée de leurs compatriotes
Bulbul pas franchement sain d'esprit non plus. Une approche qui en vaut
une autre mais ça sera chacun la sienne. It's just a joke
raconte une sale blague où la rythmique range son funk et explose
la tronche, des guitares qui découpent et partent en vrille. Un
titre dingue qui renvoie à la rigueur d'Alboth et la folie d'un
Glazed Baby. Oui, encore des références. Et ce n'est pas
fini. Cette rigueur teutonne, on la retrouve plusieurs fois. The Striggles
aime quand ça martèle dur au fond de la vallée. Précis.
Humiliant. Avant de repartir en ballade bucolique et en fait de funk tordu,
c'est plus vers un groove pervers à la No Means No, une tentative
de danse à trois pattes. Une ligne de basse sournoise, ça
gronde là-dedans, un riff qui tranche, un air qui coule, on sifflerait
presque, se répercute d'un morceau à l'autre, des guitares
qui couinent - littéralement - on s'y perd et on est qu'à
la moitié de l'album. C'est à ce moment là que ce
quatuor autrichien (avec un ex-Fetish 69 !) décide de calmer le
jeu mais pas nous endormir avec un parcours tout sinueux et bizarre puis
de retrouver cette assise rythmique martelante qui leur va si bien au
teint grâce à la bien nommée Suzie. Mais c'est
parlé trop vite.
L'album se finit dans un état cotonneux. The Striggles pisse toujours
là où on les attend pas, devient presque doux et mélodique
avant de clore sur un dernier sprint en dent de scie. Cette chronique
est un grand foutoir et j'allais dire tout comme cet album mais ce n'est
pas l'impression qui domine non plus. Il semble que The Striggles ait
voulu coller au personnage illustrant leur pochette, le dénommé
Zippy the pinhead, personnage crée par Bill Griffith au début
des seventies et dont les différents dessins à l'intérieur
du digipack reprennent un tas de sentiments de la vie quotidienne : la
joie, la peur, la pitié, l'anxiété, la rage, la panique,
l'excitation, etc
. Il y a de tout ça dans ce premier album
des Autrichiens. Ils n'embrassent pas plusieurs styles, ils donnent une
coloration différente à chaque morceau, fait du même
bois mais pas de la même essence. Ou l'inverse, je sais plus. Enfin,
si vous ne comprenez pas, c'est pas grave, moi non plus à vrai
dire. L'important c'est que ça sonne, vous interpelle et que vous
vous débrouillez pour écouter cet album où tout n'est
pas grandiose mais diffusant suffisamment de bons morceaux pour que vous
lui donniez sa chance.
SKX (28/10/2008)
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