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Sullivan
14 Comme le rouage vert de gris de la pochette semblant inexorablement vous broyer, la musique de Sullivan 14 est cette implacable machine recyclant ces influences archi connues auxquelles je ne me sens pas la force de résister. La grande faucheuse infernale est de retour. Un groupe parisien qui a tatoué les noms de Converge et Botch au dessus de son lit et malaxant tout chaud ces idées noires et rageuses dans un gouffre de décibels. Je ne connais rien au pedigree de ces zouaves mais pour un premier jet, c'est étonnant de maîtrise. On est bien d'accord, il n'y a strictement rien de nouveau dans le décor mais une fois entériné cette donnée, on ne peut que s'incliner devant ce déchiquetage en règle. Enregistré par Guillaume Maudit (je le cite comme si on avait gardé les vaches ensemble mais je n'ai jamais entendu parlé de lui) qui a accompli un travail remarquable, faisant sonner clairement chaque instrument, chaque note s'extirpant à l'aise du chaos voulu par le style. Puissant, ample, Sullivan 14 n'avait plus qu'à sculpter au cordeau son lot de changements de rythmes diaboliques, de riffs tour à tour hyper aiguisés et lourd comme une fondue savoyarde, d'ajouter des sons clairs de guitares, de s'arracher des cris à se couper les doigts, de pulser la bête, de freiner des quatre fers pour reprendre son souffle et de lier les morceaux dans le prolongement d'un larsen ou d'un hurlement, tout en qualifiant leurs paroles de lamentables (l'auto-dérision étant tellement rare dans ce milieu qu'il faut bien la souligner quand elle est présente). Cinq morceaux se finissant par un ghost track toujours aussi inutile, pour un mini-album tout ce qu'il y a de parfaitement torturé et sauvage. On a connu pire comme début. SKX (05/05/2008) |