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Sirhan
Sirhan Si le vrai Sirhan Sirhan a eu la peau de Bob Kennedy, ce groupe de San Diego va faire de même avec la notre. Après un premier EP six titres remarqué et sorti par leurs propres moyens en 2006 (mais qu'on retrouve en intégralité sur ce premier album), Sirhan Sirhan déverse son noise-rock sanguinolant sur nos pauvres têtes, nous jette à la tronche et par paquet de dix une colère viscérale et contagieuse. Chaotique sans être le bordel, brutale sans être du gros qui tâche, malsain mais avec une lueur d'espoir, ce jeune groupe flirte avec la logorrhée de Racebannon, la haine collée aux basques de Today is the Day et le culot de la jeunesse. La voix de Jason Blackmore semble sous acide, ya un truc de fêlé chez lui et avec l'accumulation de riffs vicieux qu'il nous sort de sa guitare, les onze brûlots de cet album ne tarde pas à mettre le feu aux platines. Contrairement aux groupes suscités, Sirhan Sirhan torche tous ces titres en deux minutes incendiaires de moyenne, ne donnant que rarement le temps de respirer sinon par le biais de titres fédérateurs, sortant la machine à hymnes punk comme The Maggot Sings (qui fait penser à un morceau de Nirvana !) ou Burn It Down et Rise, un sens de l'accroche qu'ils aiment piétiner, de peur de se voir trop beau. C'est carré, direct et agressif avec un son noisy où il y a de la densité à la seconde. Marche ou crève. Il faut attendre Don't Shoot, le dernier titre de plus de cinq minutes, pour voir les jeunes se calmer, ralentir la cadence et nous laisser reprendre souffle. Éreintant mais ça vaut le déplacement. SKX (13/10/2008) |