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Racebannon Des années qu'on entend parler de cet album. Ca sentait le plan foireux, l'album bloqué au fond d'un tiroir pour l'éternité comme il en existe par paquet de douze dans la longue histoire du rock underground. Un peu plus profond que ça même. De plus, avec la sortie d'une compilation de singles et raretés en 2006 (The Inevitable sur Alone records), ça sentait très fort la mort du groupe. Pour entendre la douce folie du chanteur Mike Anderson, il fallait se balader chez Rapider Than Horsepower (de beaux losers également, trois, quatre ans que leur nouvel album est annoncé !) avant qu'en juin 2006, Racebannon repointe son vilain museau lors d'une tournée européenne avec Battleship durant laquelle ils exécuteront l'intégralité de ce présent album. Deux nouvelle années se sont écoulées donc, six depuis leur précédent monumental album Satan's kickin' yr dick in mais Racebannon garde la foi. Douze années qu'ils pestifèrent et toujours le même line-up. Un exploit dans ce milieu là. Ils récupèrent même ici leur tout premier bassiste, Chris Saligoe. Musicalement, le poids des années ne semble pas non plus avoir de prise sur eux. L'hystérie comme fil rouge. Sauf qu'elle est plus canalisée. Mais bien PRÉSENTE. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit ! Racebannon gagne en impact, sert les vis mais continue à les marteler avec conviction. Ils ne s'embarquent plus dans de longues diatribes noise psychédéliques, excepté sur les huit minutes de The Killer (et encore toute la fin n'est que drones et larsens inutiles) mais s'en tiennent au standard du rock. La face plus metal aperçue lors de leur dernier concert et qui avait déçu quelques poules mouillées se fait moins sentir, au profit de riffs concis et accrocheurs. Et encore, quand on dit metal, c'est metal façon Willpower de Today is the Day. Ca déjà plus de gueule. Racebannon reste toujours malsain mais dans une écriture plus affinée. Et affinée dans le petit monde Racebannon, ça reste du tendu, du lourd et du barré. Pas de panique. Ils nous sortent leur lot de salves meurtrières avec The Hard Way et Awaken ou la minute affolante de Terror & Dread, les fiévreux Sister fucker et Translucent lifeforce. Le seul bémol est les titres portés sur l'expérimentation. Bella ciao et son chant des partisans italiens court-circuité de l'intérieur, les triturations de Candids & parasites ou les deux morceaux de fin dont le secret track, riff du malin en boucle. Rien de désagréable en soi, donne de l'air à l'ensemble mais des morceaux ressemblant aussi à du remplissage et après six années de silence, ya comme un arrière goût de pas assez. Car Racebannon, c'est du terrible, on aime la piquouse dans l'il, on aime quand ça fait mal et faut espérer qu'ils ne mettent pas à nouveau six ans pour sortir de leur tanière. SKX (19/06/2008)
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