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Putiferio Putiferio est un nouveau groupe italien, constitué de quatre membres ayant traîné ou jouant toujours dans une liste de groupes trop importante pour être cité entièrement ! Et parce que Putiferio n'a besoin de personnes pour tenir debout tout seul, ces références sont de toute façon inutiles. Putiferio est un beau nid de serpent dont l'écrin, concocté par le groupe lui-même et servi par le label italien de qualité Robotradio, est une nouvelle fois incontournable. C'est de l'explosif, jouissant sans entraves, ça bande quand ça veut bander et c'est plutôt souvent que pas assez. Si la base est noise-rock avec deux guitares grouillantes et une dynamique volante dans tous les sens, ce premier album joue suffisamment libéré pour ne pas s'attacher à un style particulier. L'esprit et seulement l'esprit d'Oxbow avec un coté lave en fusion plus prononcé. On pourrait même les rapprocher, toujours dans ce foutu esprit, de leurs compatriotes de Dead Elephant, avec trois premiers morceaux cinglants où on entend même de la cornemuse sur Carnival Corpse For Servers. Et comme Putiferio n'a peur de rien, il nous case un Putiferio Goes To War de douze minutes en plein milieu de l'album. Et Putiferio ne va pas à la guerre en chaussettes. On y retrouve multitude d'ambiances, de rythmes, de mélodies, de sons, à tel point que si on ne fait pas attention au compteur, on a l'impression d'écouter cinq, six morceaux différents parfaitement enchaînés. L'enchaînement, un point fort des Italiens puisque tous les morceaux de l'album sont liés, créant une illusion et une cohérence bluffante. Putiferio va à la guerre contre les chapelles musicales, monte au front et lutte contre ses propres limites. Et la branlée n'est pas finie malgré un repos du guerrier sur le lancinant et étrange Hate Ate 8. Trois autres morceaux tout aussi libertaires puisqu'on y entendra du trombone décomplexé, du tribale et de l'hypnose chamanique, des voix trafiquées dans un cadre noise-rock toujours aussi bouillonnant. Dans Putiferio, il ya à manger, à manger et à manger et c'est un festin. SKX (23/07/2008) |