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Mutators
Secret Life - LP
Nominal 2008
Un nouveau groupe canadien en passe d'affoler les compteurs. Après
deux singles et un split 12'' avec Shearing Pinx, le trio originaire de
Vancouver au patronyme à figurer à l'affiche d'un festival
de grind sort une grosse baffe cinglante qui donne envie de tendre l'autre
joue. Et c'est pourtant pas le genre de la maison ! Deux mecs à
l'origine du raffut. Guitare, batterie, un maximum de dommages. De la
brutalité avec un zeste d'accroche, de la tribalité, du
concassage de noix, je te vois les cacahuètes quand tu danses comme
ça mon gros lapin. Mutators se rapproche de tous ces groupes punks
étrangers à toutes idées de structures à l'instar
de leurs compagnons de tournées Shearing Pink ou Night Wounds avec
qui ils viennent de sortir un split single ou des trucs bien tout fou
de chez Load records comme Business Lady. Et si on veut remonter encore
plus loin, le mouvement no-wave n'a sûrement pas laissé Mutators
insensible. C'est même la base de beaucoup de choses. Mais ce qui
fait réellement la différence, c'est le chant de Lief Hall.
Une chanteuse incroyable, un p'tit bout de femme d'où sort des
cris primaires. Pas le jappement de la japonaise hystérique qu'elle
n'est pas du tout de toute façon, pas le truc aigue sans fin qui
finit pas peser sur les nerfs et se fracasser dans le vide, bref un truc
plus crédible et consistant que tous les Aids Wolf et Pre réunit.
Une technique vocale à s'arracher les cordes, on a mal pour elle,
ça vient du fond de la gorge et un peu plus bas même encore.
Des paroles incompréhensibles qui ne sont souvent que des onomatopées.
Ça braille, ça grogne, ça se lamente, c'est un grondement
étonnant et heureusement pour elle et sa santé, elle sait
parfois se calmer et alterner avec un débit plus normal pour l'humain
moyen. Un chant impressionnant, renvoyant Yakuso et ses bananes mélangées
à ses études, véritable instrument à part
qui donne du relief et de la puissance au bordel de ces deux camarades
de jeu. Je ne donne pas cher de ses cordes vocales sur la longueur d'une
tournée à hurler comme elle fait. Ou alors elle se dope.
Treize titres cruels, drôles, anarchiques, tour à tour furieusement
basiques et agités du bocal, avec un peu de trompette pour faire
la fête quand tout est vraiment trop tendu du slip. I'm gonna
fuck you everywhere scande-t-elle sur Bent Backwards. Pour
sûr, on l'a bien profond sur ce premier album très pénétrant
!
SKX (29/10/2008)
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