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Dub
Trio Je déteste le dub. Ça me file de l'urticaire. Avec le reggae, je deviens teigneux, limite mauvais. Alors quand on me propose le CD d'un groupe nommé Dub Trio, je commence par l'envoyer valdinguer contre le mur. Comme ça, j'aurais une bonne excuse pour pas l'écouter. Mais il tient le choc le con. Faut dire qu'un chat retombe toujours sur ses pattes et ceux là m'ont l'air particulièrement affûtés. Et des disques de dub avec des pochettes pareil, ça cache quelquechose. Dub Trio est un trio new-yorkais voulant appliquer les principes du dub au punk-rock ou plus précisement au rock bien bien heavy. La belle affaire. Not For Nothing est un morceau d'ouverture où le gros riff est de sortie. D'ailleurs tout est gros. Le son, le rythme et la basse donc comme le veut la tradition dub. Mais un morceau comme ça casserait n'importe quel trip et c'est plutôt du coté des groupes rock instrumentaux bien lourds qu'il faut chercher une affiliation. Idem pour le deuxième, Jog on, et si on a le droit à quelques échos sur la caisse claire, King Tubby en ferait dans son froc. C'est du bon gros rock-metal de blancs becs dont seul le trio de leur nom résonne à propos. Il faut attendre le 3ème titre (Bay vs. Leonard) pour comprendre l'allusion au dub. Un plan typiquement reggae dub tombe comme un cheveu sur la soupe au bout de trente secondes d'un riff bien carré. Car le trio new-yorkais ne cherche pas à mélanger les genres, à entremêler dub et metal. Ils juxtaposent, subitement, coupent dans le lard de leur metal et plantent une banderille dub dont on se demande ce que ça vient foutre là. Rebelote avec Felicitation où après une intro bien musclée, le morceau part soudainement vers des contrées ambiantes dignes de n'importe quel combo post-rock avant de finir comme cela avait débuté. Mortar Dub présente quant à lui quatre minutes de reggae/dub sans ambiguïté. Je me demande si je vais pas retester la solidité de l'objet contre le mur avant que Regression line nous embarque à nouveau au pays du rock qui tâche. Vous aurez compris. La suite est à l'avenant avec une collaboration avec le boss (Mike Patton) et le décrochage du pompon avec Respite et sa ballade pour camionneur. Dub Trio adore brouiller les pistes. Le problème, c'est que ces pistes nous amène à un Rage against the Machine instrumental déviant, à la puissance propre sur elle et aux riffs convenus court-circuités par un dub qui semble d'où je suis - c'est-à-dire très loin de la planète dub - banal et surtout mal intégré. Malgré quelques plans efficaces, rentre-dedans et clinquants, un dernier titre (Funishment) plus ambitieux, ces multiples coups de griffes tous azimuts ne sont finalement que des attaques de chatons bien dociles sous leurs faux airs de grands fauves sauvages. SKX (17/03/2008)
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