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Deti
Deste
Love And Piss CD
Silver Rocket 2008
Séquence
nostalgie. Back to 2003 et la première tournée de Moller-Plesset
en territoire tchèque. Deti Deste fut lautre groupe à
laffiche ce soir là, pour la toute première date,
à Cheb la mythique (ville qui fournira plus tard le titre dune
chanson des Mollard-Passec) et une soirée mémorable qui
se finira chez ce jeune groupe. Ce soir là, ce fut le premier concert
de Deti Deste. Rien de particulièrement transcendant mais deux
ans plus tard, quand les Rennais et les Praguois croisèrent le
fer à nouveau dans un club à Prague, on put noter tous les
progrès du groupe.
Il aura fallu attendre à nouveau trois années pour que Deti
Deste sorte enfin un disque. Le tchèque aime prendre son temps
(à limage de Gnu) et le moins quon puisse dire, cest
quils ont bien fait. Une lente maturation qui les montre, dix ans
après leurs débuts et quelques changements de personnel,
sous leur meilleur jour. Deti Deste, dont je vous épargne les accents
circonflexes inversés sur les E (le 1er et le dernier) et S pour
cause de clavier inadapté, signifie les enfants de la pluie et
ce qui nous tombe sur le coin de la tronche, ce ne sont pas des enfants
par milliers mais une bonne grêle bien cinglante. La chape dun
hardcore-noise hirsute, implacable et étouffant. On se prend tout
de suite la déflagration de Odprostit, morceau sur lequel
ils ont eu le bon goût damener deux invités pour des
percussions industrielles et un piano fou du plus bel effet. On regretterait
presque que ces invités ne soient pas permanent. Mais cette impression
de ferraille perdure. Hardcore abrasif, rugueux, qui ne joue pas sur la
complexité et la virtuosité technique. Méthode marteau-pilon,
par couches superposées de coups de butoir. Accumulation de noirceur,
machine à broyer méthodique, la répétition
qui met la pression. Un disque de puncheur. On n'est pas loin d'une certaine
manière de la propre logique destructrice d'un Unsane. Ça
n'a pas le groove des New-Yorkais, le riff assassin d'un Spencer mais
l'esprit nihiliste demeure et la basse fait des dégâts. Et
au milieu de ce puit sans fond, Deti Deste a compris que cet album ne
serait pas vivable sans un minimum d'ouverture. Le synthé se fraye
tant bien que mal un chemin dans cette forêt noire par de bonnes
trouvailles sonores. Quelques riffs illuminent la mêlée.
La deuxième guitare trouve une ligne de conduite permettant de
respirer. Hormis un ou deux moments de lassitude, ce premier album tant
attendu impressionne. Il n'est pas question d'en faire un mont et merveille
mais on peut mesurer tout le chemin parcouru depuis ce fameux premier
concert. Love And Piss (le Tchèque a le sens de l'humour)
est un album très consistant et fortement conseillé pour
tout ceux et celles qui aiment se mettre la tête dans le sac.
SKX (02/12/2008)
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