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Birchville
Cat Motel
Four Freckle Constellation - LP
Conspiracy 2008
On va tout
de suite mettre un point d'arrêt à tous les abus concernant
la terminologie employée lorsque on prononce ou écrit drone
: ce mot qui en français signifie bourdon (plus exactement bourdonner)
définit une note, un accord ou un son joué en continu, la
musique indou est basée sur le drone et les musiques répétitives
américaines nées dans les années 60 aussi -Riley,
Charlemagne Palestine, La Monte Young, etc. Stephen O'Malley et Sunn qui
ont tout piqué à Earth et font résonner à
l'infini leurs guitares et leurs basses font du drone. Le premier crétin
venu qui trafique des sons avec une pédale delay (au passage une
petite technique largement expérimenté par Zoviet France
dès le tout début des années 80) ou un sampler et
empile le résultat sur un multipiste ne fait pas forcément
du drone. Ce terme est malheureusement trop employé pour ce qu'il
n'est pas. L'imagination n'est plus ce qu'elle était.
De l'imagination Campbell Kneale, alias Birchville Cat Motel, ne semble
pas en manquer, il a juste cette fâcheuse tendance à ne jamais
s'arrêter d'enregistrer et de publier tout ce qu'il enregistre,
c'est ce que l'on appelle les joies du label home made et des CDr. Pour
les tenants de l'instrumentation classique Kneale n'est même pas
un musicien et ses bidouillages ne sont que de la branlette à la
portée de n'importe quel nigaud disposant d'un peu de moyens techniques.
Qu'est ce qu'on disait, déjà, à propos de l'imagination
?
Four Freckle Constellation -cette fois ci publié par Conspiracy-
va continuer d'émerveiller les déjà fans, dont je
fais partie, et de réjouir de dégoût baveux les détracteurs
de Birchville Cat Motel car ce LP (emballé par Seldon Hunt, l'illustrateur
de service qui ne s'est pas foulé) est un bon cru. Tout commence
par un premier titre qui fait le ménage, on entend des guitares,
une rythmique, tout est noyé dans un brouillard industriel qui
dénature les sons. La face A se poursuit dans une veine assez brutale,
ça stridule sec sur plusieurs étages tandis que l'on perçoit
encore une guitare qui baille presque en dilettante, l'atmosphère
est à la claustrophobie et à la densification et cela reste
sans surprises, du Birchville Cat Motel on ne peut plus classique. Ce
qui n'est absolument pas le cas du troisième titre (vaguement en
apnée) ni du début de la face B qui attaque franchement
puis immisce un son de clarinette lunaire. La partie suivante apporte
quelques voix trafiquées, les effets sonores en arrière-plan
rappellent les ondulations d'un serpent à sonnette ou d'un métier
à tisser désaccordé avant qu'orgue et percussions
ne viennent fracasser l'ambiance roulades sur la moquette pour la remplacer
par quelques acrobaties pour tapis volant lancé à tout vitesse.
Cette deuxième face s'achève comme la première sur
une plage plus calme avec peut être légèrement trop
de pause dans le cérémonial grandiloquent, heureusement
qu'il y a ce piano fou qui ouvre quelques brèches.
Four Freckle Constellation est finalement beaucoup plus varié
et aéré que nombre d'autres enregistrements de Birchville
Cat Motel et se place parmi ses meilleurs disques récents. Même
lorsque la version vinyle sera épuisée ce disque restera
disponible en mp3, je sais que c'est mieux que rien même si ces
mutations de la technologie musicale me rendent malade, je dois être
beaucoup trop matérialiste. Quant à savoir si le sieur Campbell
Kneale est un artiste drone et bien, honnêtement, on s'en fout.
Haz (17/03/2008)
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