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Bex
Il y a des objets qui donnent de suite envie d'écouter. Toucher d'abord, déplier, retourner, déchiffrer autant que défricher. On n'aimera peut-être pas mais ça peut pas être de la merde. Bex, c'est le nom du type. Benjamin de son prénom. Spasmo, c'est le nom de son second CD et les Ateliers du Dernier Cri, tout aussi marseillais que Bex, sont à l'origine du bel objet sérigraphié avec un artwork signé Judex dessus. Le premier CD quatre titres avait déjà attiré l'oreille et était gardé consciencieusement sous le coude. Bex remet ça avec Nicolas Dick (Kill The Thrill, encore un bon point) et s'aide d'un nouveau label, Le Saut Du Tigre, dont le premier rugissement est issu de la même jungle marseillaise. Voilà pour les présentations. Car le reste ne passe pas par le paillasson, n'emprunte pas les patins et gicle sur vous une encre bien noire. Guitares, looper, voix, l'attirail du parfait soldat moderne autiste, qui dans la pénombre de sa piaule, empile les frustrations et les colères pour les recracher à la gueule. Ca fait du bien au moins à une personne, l'auteur de ses sombres pensées. Dommage qu'elles ne soient plus en français comme sur le premier jet, imprimées sur un calque tranchant car même vomies à la tronche ou déformées, dégurgitées, passées au karcher, donc totalement incompréhensibles quelle que fut la langue, cela aurait eu encore plus d'impact. A moins qu'il n'y ait plus aucun sens à tout ça. Uniquement des hurlements, grognements, primaires et jusque boutiste. Sept titres, vague bruitiste qui rend fou, des boucles énervantes, des tas de sons grouillants, une guitare malade, des effets retors. L'homme ne ménage pas sa peine pour être désagréable et malgré tout, de cet amas de chair purulent, il arrive à dégager une certaine forme de brillance, une esthétique de l'extrême. La palette sonore s'est élargit. Certains morceaux jouent la carte de l'ambiance et ne sont plus dans l'affrontement direct. Ca reste flippant mais il reste un espoir comme sur le titre de fin, Sys, qui n'est pas sans rappeler les morceaux les plus maniaques et expérimentaux de Today Is The Day. Ça sent l'épreuve mais c'est parfois bon de souffrir. SKX (09/11/2008) |