|
|
Aids
Wolf Les Canadiens de Aids Wolf ont troqué leur tenue d'Adam et Eve pouilleux pour des tenues assez inqualifiables, genre Bibendum tout rouge avec des charentaises et des masques. Faut aimer. Si les déguisements et la communication changent, la musique n'a guère évolué. Toujours ce mimétisme flagrant avec Arab on Radar revu et corrigé par Melt-Banana. Comme ils se sont offerts les services de Weasel Walter à la production, on va pouvoir rajouter une touche Flying Luttenbachers. Car si il faut chercher une évolution dans la musique du groupe de Montréal, c'est dans le son qu'on la trouve. Encore plus abrasif et orgasmique. La tête dans la bétonnière. Et fréquenter Walter, outre le fait de vous faire pousser des cornes diaboliques, vous donne un allant d'improvisateurs. Ne cherchez pas le fun, la mélodie perverse ou le petit rythme dansant comme chez les groupes cités plus haut. Aids Wolf, c'est la ligne dur du partie. Des faiseurs de bruits, de la confrontation directe. Des rythmes aléatoires, des compos qui doivent beaucoup à la chance et à l'accident. Faire un maximum de bordel et voir ce que ça donne après. Il faut être fort en apnée pour apprécier ce disque. Les quatre de Aids Wolf ne laissent aucune sorties de secours, ne vous laissent pas respirer un seul instant. Et c'est là que le bas blesse. On devrait leur suggérer comme d'autres groupes avant eux, de lancer une série de singles à raison d'un par mois pendant un an, la branlée passerait mieux que sur un long format, même si celui-ci ne dépasse pas les 25 minutes. Aids Wolf a tous les éléments pour me séduire. Je suis capable de m'enfiler du Flying Luttenbachers au petit déjeuner sans vomir mes tartines de beurre salé. Mais la frontière entre le bruit sculpté dans l'inspiration et le bruit pour le bruit est ténue. Aids Wolf est du mauvais coté. Et cette voix de vierge effarouchée enfermée dans un campement de légionnaires qui n'ont pas vu de chèvres depuis trois mois finit par taper sur le système. Ce n'est pas un album mauvais en soi mais ça manque sérieusement d'âme. SKX (10/12/2008) |