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Zëro
Go Stereo - 10''
Ici D'Ailleurs 2007
Franchement,
je ne croyais pas que cette reformation aurait eu lieu un jour. Tout simplement
parce que ce n'est pas une reformation. Plutôt que de capitaliser
sur le nom de Bästard (après tout, on a jamais autant parler
de ces lyonnais depuis leur séparation en 1997), les trois-ex Bästard
Eric Aldéa, Franck Laurino (eux-mêmes ex-Deity Guns) et François
Cuilleron ont décidé de prendre un nouveau nom et de repartir
de zéro avec un quatrième membre, Ivan Chiossone, l'alter
ego de Aldea au sein de leur projet Narcophony. Et même si musicalement,
Zëro (avec toujours le umlaut über alles, pour le clin d'il)
reprend les choses là où Bästard les avaient laissés,
parlons juste d'une nouvelle réunion d'amis qui ne se sont jamais
vraiment quitté. Une nouvelle aventure qui n'oublie pas le passé
mais qui regarde résolument vers l'avant.
Go stereo, c'est le titre de ce maxi. C'est aussi le titre du morceau
principal, décliné en deux versions. La band version
(la bonne version) et la computer version. C'est le Bästard
de Radiant, Discharged, Crossed-Off que l'on retrouve, en plus
décontracté, toujours aussi musical, une ligne de basse
qui fait beaucoup au charme du morceau et le plaisir de retrouver la fantastique
voix de Eric Aldéa, cette tonalité unique, cette façon
d'insuffler de la tension comme si de rien n'était, sans forcer.
Comme son nom l'indique, la version computer est une affaire d'écran
et de clavier avec dedans tout ce qui sert à retoucher une composition
originale qui n'avait pas besoin de ça et qui n'apporte rien de
plus. Remplissage. Sur l'autre face, trois compositions digne de ce nom.
Un Luna park dont l'attraction se fait grandissante à mesure
que le morceau évolue dans un contexte cinématographique,
avec un grand sens du grésillement. Très beau morceau, qui
passe comme ça, intemporel et insaisissable. Avec un titre comme
Bamako girl, ça ne peut qu'évoquer l'Afrique. Mis
à part le rythme-tambour de galérien un rien martial, ça
évoque surtout et encore ce truc fugace qui passe, ces arpèges
qui vous enveloppent dans la douceur. Un morceau sous-titré Featuring
Busyman (alias Salim le chanteur de Sixpack et Wei Ji et non pas Varou
Jan de feu-Condense comme je l'ai écrit précédement,
la mafia lyonnaise veillait au grain héhé) qui paie de sa
personne pour le chant. Dans The Drag Queen Blues, il y a blues.
Donc Jon Spencer n'est pas loin. Un morceau où Zëro s'amuse
à rocker, fractionner, exploser, accélérer au-delà
du respectable avec un chant dont on ne sait pas si il est samplé
ou non. Morceau qui tranche pour un groupe qui semble dire que tout est
possible. On remet tout à plat, on remet les compteurs à
zéro et advienne que pourra. On est là avant tout pour se
faire plaisir. Plaisir partagé que de revoir ces musiciens dont
il me tarde déjà de voir ce qu'ils sont capables de nous
donner sur plus long.
SKX (14/07/2007)
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