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XXL
(Xiu Xiu/Larsen) Xiu Xiu et Larsen sont devenus les meilleurs amis du monde. Après Ciautistico !, premier fruit de leur rencontre en 2005, James Stewart est reparti quinze jours sous le soleil de l'Italie, goûtons voir si le vin est bon, chez ses potes post-rock Larsen (attention, le nom est trompeur). Comme d'habitude, il est venu avec Madame. Caralee McElroy était dans les valises et l'inspiration aussi. Les deux entités ont appris à se connaître, à s'apprivoiser et le résultat s'en fait sentir. La patte Xiu Xiu est plus présente, tout comme la voix de Stewart, voir celle de sa compagne. Alors que le premier jet se faisait languir et traînait la jambe, Spicchiology? apporte de la consistance, de l'épaisseur, des variations plus prononcées. De l'osmose, du liant, personne n'empiète sur les plates-bandes de l'autre mais pense à laisser de l'espace pour son voisin. Une multitude de détails fourmillent, les arrangements abondent, on se prend même à taper du pied sur l'excellent King of Koalas. Car si certains morceaux sont plus rythmés, l'ensemble reste tout de même d'humeur ambiante. L'intensité gronde mais ce n'est pas la prise du Mont Cassin non plus. Seulement, les ambiances sont devenues plus prenantes, la sieste de l'après-midi a laissé place à des nuages chargés en électricité nous faisant tressauter à chaque fois que le sommeil risquait de se pointer. Il y a bien deux, trois moments où la garde baisse, les paupières se font lourdes mais appelons ça des moments propices à la rêverie, on va pas être chien (pour une fois). L'instrumentation est variée. Des objets percussifs de tout acabit (gong, cloches, xylophone), un violon électrique, un farfisa, des synthés, des bruits électroniques nauséeux et métalliques, un piano vaporeux, des guitares cristallines et un sens de l'abstraction qui ne leur échappe jamais des doigts. XXL garde le contrôle de ses émotions, arrive à ne pas s'embourber dans des architectures trop compliquées et symphoniques, même dans les neuf minutes de The Tale of Brother Cakes and Sugar Dust qui clôturent cet album. Ils attribuent le bon son à la bonne ambiance. Le problème est d'entrer dans certaines ambiances qui ont trop tendance à vous laisser sur le seuil, réduire les distances et s'immerger dans ce monde que ces six têtes se sont forgé. Mais dans ce travail toujours casse-gueule de la collaboration où tout est écrit et enregistré en un minimum de temps, XXL s'en tire de mieux en mieux. SKX (09/12/2007) |