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Swann
Danger
Deep North - CD
Custody Night School 2007
Swann
Danger
s/t 10''
Release The Bats 2003
On ne sent pas la douleur. Elle nous refroidit. C'est glacial là-dedans.
Tétanisant. Andy Zevallos, basse. Cynthia Mansourian, guitare et
voix. Un duo qui a fait ses gammes au sein de Heart of Snow (un seul maxi
chez GSL en 2001 qui comprenait également un membre de Yaphet Kotto).
Pour compléter ce couple maléfique, une boite à rythme,
histoire d'être sûr que personne ne gâchera la fête
en se sentant d'humeur joviale. Quatre ans déjà que leur
10'' est sorti. Cinq titres à déconseiller à toute
personne qui n'aime pas se retrouver enfermer dans un ascenseur. En panne
l'ascenseur bien sûr. Xmal Deutschland sonnerait presque joyeux.
Et la mère Siouxsie la reine de la blague. Car le duo de Californien
puise sa joie de vivre dans les années 80, le mouvement gothique
et autres réjouissances que l'on nomme désormais Deathrock
(une étiquette à la con de plus). Du rock de corbeau aux
accents plus rock. Sauf que dans ce premier disque, de rock, il n'est
pas question. Deathrock égal aussi mort du rock. Des lignes de
basse aussi belles que tragiques. Rondes et caverneuses. Une guitare inquiétante,
à l'économie dont la reverb se perd dans le brouillard.
Ciselant. Voix très
Siouxsie Sioux. Evidemment. Tout ça
n'a rien de gênant. Swann Danger balaie ces poussières d'un
coup de boite à rythme martial. Danse macabre pour réchauffer
le cur de l'intérieur. Cinq morceaux grandioses de minimalisme.
Retour au présent. Swann Danger prend son temps. Quatre ans plus
tard. Exit la boite à rythme morte au combat. Un vrai batteur de
chair et d'os. Celui de Dead and Gone et Creeps on Candy (groupe composé
de ¾ quart de Dead and Gone à l'unique album grandiose sur
Alternative Tentacles). Lui, c'était pour le studio. Pour les concerts,
c'est celui de Year Future. Le groupe perd en originalité. Gagne
en chaleur. Le rock de deathrock retrouve tout son sens. Ok, c'est pas
AC/DC non plus. Les bases restent les mêmes. Froideur et décadence.
Mais cette batterie apporte indéniablement de la puissance, faisant
évoluer la musique de Swann Danger dans une sphère proche
de celle de Celebration. La noirceur en plus. Zevallos dessinent toujours
avec sa basse les mélodies d'un dub austère de petit blanc,
une danse maladive sur laquelle les accords aiguisés et aigus de
la guitare viennent se fracasser. C'est la musique de Heart Of Snow que
l'on retrouve. La cold-wave rigide qui se donne un coup de pied au cul.
Une décongélation qui n'a pas peur d'envoyer le bois. Ça
reste dépouillé et névrotique mais comme Swann Danger
sait vous torcher de vrais morceaux accrocheurs avec des squelettes d'éléments,
les onze morceaux de Deep North ne sont pas qu'une lointaine contrée
inaccessible où souffle le vent de la solitude. Donnez du rock
à vos corbacks.
SKX (22/07/2007)
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