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Silver
Daggers Le nom du groupe est tiré d'une chanson de Joan Baez intitulé Silver Dagger. Comme ils étaient plusieurs, ils ont mis ça au pluriel. On arrêtera là les comparaisons. Après une lente gestation - nous partîmes à deux, nous arrivâmes à cinq - Silver Daggers a troqué la guitare acoustique contre une formule guitare (arrivée sur la tard), synthé/voix, saxophone et le classique basse-batterie. Débarqué sur Load records le bruitiste, on pouvait craindre le pire mais Silver Daggers fait preuve de tact. L'agression auditive tout-en-un, ils laissent ça aux copains d'écurie. Le cuivre, les rythmes inventifs et bondissants, le son de la clochette font pencher la balance vers Dog Faced Hermans. Le fait qu'ils aient tourné avec The Ex rajoute à la méprise. Il faut se pincer et surtout, preuve à l'appui, regarder les photos, pour s'apercevoir que ce chant féminin est celui d'un mec qui a oublié de muer. Tumultueuses compositions qui brûlent la jeunesse par les deux bouts. Une jeunesse qui n'a pas oublier qu'elle est née aux Etats-Unis et pas à Amsterdam, que ses racines sont punk et l'action directe. Malgré un sax qui cherche à être mélodique (quoique), l'ensemble des compositions dépassant rarement les deux minutes est abrupte, sec, doit autant à la no-wave de James et ses Contortions que les cacophoniques et défunts Black Eyes. C'est mis bout à bout avec des éclats de synthés primitifs, une guitare aiguisée et réglée dans les aiguës, dégageant une impression d'anarchie mais hautement entraînant. Après plusieurs essais sur formats courts, ce premier album impose le quintet de Los Angeles dans une frange post-punk bien plus intéressante et vivante que la masse suiveuse et laborieuse qu'on essaye de nous refourguer. SKX (16/12/2007) |