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Shearing
Pinx Cette présente chronique ne va pas vous narrer la folle aventure de ce groupe canadien. Peine perdue. Le groupe lui-même doit être incapable de vous dire de tête le nombre de productions qu'ils ont sorties. En deux ans, ce trio de Vancouver a réalisé une bonne vingtaine de disques, la plupart en version cd-r et, must du must à l'ère du tout numérique, en cassette, le truc old-school qui redevient hyper à la mode. Ou comment faire d'un truc vintage quelque chose d'à nouveau branché. Génial. Tout ça distribué sous le manteau bien sûr. Je ne comprends pas la volonté de ces groupes. S'échiner à composer de la musique, de la bonne musique, et ne pas vouloir la partager, la faire entendre à un plus grand nombre. Comme si ils en avaient rien à foutre. Ou encore un truc à la mode que je ne pige pas, un truc d'élitiste mal placé. Mais je vois le mal partout. Leurs compos leur brûlent les doigts tout simplement et il faut la coucher au plus vite. Une attitude punk que l'on retrouve dans la musique. Punk à la Sonic Youth. Shearing Pinx a beaucoup écouté les New-yorkais pour n'en retenir que le jus bouillonnant. Laisse tomber les mélodies. Les structures s'établissent dans un format rock mais ce qu'il en ressort, c'est larsen et saturation, les deux mamelles de l'apprenti punk, le matos saccagé à la fin, la batterie made in Bob Bert (le batteur historique de Sonic Youth qui s'est vite ennuyé de ses potes pour former par la suite Pussy Galore et Bewitched), du tribal, du smashing noise dans la face et des guitares généreuses qui prennent le pouvoir. Jusqu'à pousser le vice à avoir un timbre de voix ressemblant à Thurston Moore. Vous avez tout ça sur ce qu'on peut considérer comme le premier véritable album officiel du groupe, Poison Hands. Un album réalisé à l'origine par Not Not Fun records en 2006, version double cd-r 3'' avant que Gilgongo n'ait eu la bonne idée de présenter ça à un plus large éventail que leurs petites amies et les cousins de la famille. C'est joué à fond et ça se termine par 21 minutes où il ne reste plus qu'à tout détruire (si vous ne craquez pas avant) dans un grand champ de désolation noise-rock qui a fini par oublier le rock. Vous n'entendrez sans doute jamais le reste de leur discographie alors tentez votre chance sur cet instantané bien bandant. Shearing Pinx vient de sortir son second album (Ultra Snake sur leur propre label, Isolated Now Waves) qui avec un peu de chance nous arrivera avant 2010. SKX (17/12/2007) |