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Saababanks Comme chez Perte & Fracas on est pas aux pièces, Saababanks arrive avec deux ans de retard. Comme leur musique n'est pas de toute première fraîcheur, on y verra que du feu. Comprenez que Saababanks est un trio de l'Indiana estampillé 2005 mais leur premier album renvoie direct aux années 90. Jesus Lizard en tête. C'est même confondant de mimétisme sur certains titres. Prenez To plunder par exemple. On pourrait croire à une (bonne) chute de Goat. Et comme la section rythmique n'en a rien à foutre, ils remettent ça plusieurs fois mais en masquant le reste. Ce groupe devrait passer immanquablement à la trappe. Mais dès qu'on me parle de Jesus Lizard, ça frétille à la maison, je ne peux pas m'empêcher de jeter une oreille. Et de trouver ça bien. Forcément. Dur d'être honnête avec soi. Heureusement, Albini ne se cache pas derrière la console. De Shellac, ils ne gardent que quelques breaks basse-batterie bien sentis et un gros son de basse distordu comme on leur apprit sur les bancs de l'école. Histoire de calmer les douanes, ils ont eu la bonne inspiration de s'éloigner de l'original, de fureter vers June of 44, de calmer quelques ardeurs pour prolonger leurs morceaux vers des territoires plus mélodiques. Du très bon travail de copieur. Avec de très beaux arpèges dedans, de belles envolées rythmiques, des inspirations qui pourraient s'avérer gagnantes si seulement elles ne possédaient pas ce lourd passé. Maintenant, ce qu'on aimerait bien, c'est entendre un peu plus de Saababanks et moins les influences car les bases, ils ont. Les scrupules, beaucoup moins. SKX (15/12/2007) |