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Mission
Of Burma
The Obliterati - 2xLPs
Matador 2006
Ma première rencontre avec Mission Of Burma fut That's When
I Reach For My Revolver. C'était par un beau jour d'été
2004. Et ça faisait dans les 23 ans que ce putain de morceau avait
été écrit. Je l'ai écouté un paquet
de fois, ça tournait en boucle et moi en bourrique. Comment j'avais
pu passé à coté d'un tel chef d'uvre ! Une
composition ultra classique couplet-refrain-couplet mais un refrain à
tomber, une mélodie à se damner et le pont musical comme
on dit qui intervient à deux minutes et vingt deux secondes très
excatement avec une ligne de basse comme il ne m'a jamais été
donné d'entendre. A se rouler par terre. Tiré d'un EP Signals,
Calls And Marches sorti en 1981, le groupe se séparera deux
ans plus tard. Puis, silence radio. Les trois membres se diluent dans
des formations aussi dignes d'intérêt que la reformation
des Sex Pistols, excepté le batteur Peter Prescott au sein de Volcano
Suns. Mission Of Burma, un groupe météorite qui en un
seul album et une poignée de singles aura fait la jonction entre
le punk mélodique des Ramones et des Buzzcocks et tout le rock
indépendant américain, de Superchunk à Tar en passant
par REM et Hüsker Dü. La symbiose magique d'un rock frais, mélodique
et d'un bruit angulaire et chaotique.
C'est en 2004 que Mission Of Burma reprend du service. Mais pas le genre
de reformation pour garnir uniquement les comptes en banque avec des remixes
remasterisés en duo avec la star du moment mais des nouveaux morceaux,
des vrais, des solides, pas du moisi de fond de bouteille. Ça a
repris de belle manière avec l'album OnoffOn.
Ça se poursuit à fond la gomme avec The Obliterati.
Depuis le temps, le son s'est épaissi. Le gros à lunettes
de Shellac a pris les commandes du studio et accompli ici un travail d'orfèvre.
Limpide tout en étant suffisamment crade. Etincellant tout en grésillant.
Le travail mélodique en évidence tout en jouant sur les
dissonances. Ce sont quatorze morceaux qui vous pètent à
la tronche et vous enjôlent en même temps. Pour le reste,
le talent de compositeurs du trio qui se partage le boulot fait mouche
à tous les coups. La magie de Mission Of Burma, ce petit truc bien
à eux, indéfinissable, c'est d'écrire de bonnes vielles
pop-songs, la pop avec un grand P, un grand O et un grand P, pas le truc
chialard et mièvre, des compositions aux structures classiques,
That's
When I Reach For My Revolver for ever,
roulé dans une certaine rudesse, un son de basse qui latte, du
qui va à l'essentiel, direct et rock. Et sur ce double album en
vinyl, le trio a mis le paquet, excelle, sort le meilleur du meilleur
qu'il ait pu fourni en 26 ans, pause comprise. Des harmonies vocales,
des chants à deux voir à trois à se faire pâmer
n'importe quel cur endurci, le don du refrain au milieu d'une rythmique
qui bastonne. De quoi en retourner à tous les p'tits jeunes, de
reléguer à l'arrière plan tous les groupes qu'ils
ont influencés. Les patrons sont de retour.
SKX (01/01/2007)
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