Marvin
s/t - CD
Autoproduction 2007

Marvin, c'est la bise du sud qui vient vous talocher par derrière. C'est tout le soleil de Montpellier qui vient cogner l'arrière de la caboche. Pris d'un vertige à la vue de l'étonnante photo de leur pochette, Marvin en tout petit en bas pour mieux vous exploser à la tronche quand vous vous retrouvez sur le plancher des vaches, à les regardez dans les quatre yeux. Ou les six. Un trio incongru où on pourrait se demander ce que vient foutre, au milieu du duo guitare-batterie, ce synthé aux bruits tout bizarre sinon qu'il donne justement la touche décalée, le petit truc en plus et en plume à un duo qui ne serait que l'énième de service sans son service. Le rock olympique donc de la doublette, cogneur mais pas trop, complexe mais pas franchement, dansant mais presque, un rock tout en muscle et en souplesse, dont tout le monde se plait à vanter le sourire qui va avec et la contagion qu'il diffuse. Et ce clavier (un Korg pour les spécialistes) qui se glisse dans le moindre recoin, ce dérèglement intempestif qui sait se faire mélodique, impulser le rythme, prendre les devants pour mieux retourner dans son coin et avec lequel je préfère penser Kraftwerk plutôt que Trans Am (mais expliquez moi comment on peut aimer une telle merdasse hahaha !). Des morceaux qui mettent le feu direct à la piste (Discudanse, Vocomurder, Discose). Une guitare avec quelquechose de Oxes (sauf qu'elle est au nombre de 1) sur Jardiland, de franches saignées rock et noise et l'enregistrement de Lionel Darenne (un disciple d'Albini) pour donner le bon ton à l'ensemble. On a connu pire comme premier disque. Malgré une baisse de régime sur les deux derniers morceaux et une touche psychédélique parfois dont ils pourraient s'abstenir, Marvin frappe juste, sans arrière-pensée, ravi d'être là, prêt à dégainer et se met d'entrée de jeu sur de bons rails.

SKX (05/05/2007)