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Maninkari Les frères
Charlot sous les feux de la rampe. Olivier et Frédéric de
leurs prénoms. Basé à Paris, ce duo fait son cinéma
avec un premier maxi au scénario intriguant. Si je vous parle référence
cinématographique, ce n'est pas seulement pour placer un jeu de
mot vaseux sur leur patronyme. Ces types là ont l'habitude de composer
des musiques de films, ont même sorti deux albums sous le nom de
Bathyscaphe et l'écoute de leur musique emmène vos neurones
en ballade vous faire un film tout personnel. Dans le monde des Charlot,
ce sont des tas d'univers qui se croisent pour deux pièces uniques
de huit et seize minutes. C'est la tradition et la technologie moderne
au coude à coude. Le cymbalom et le santoor, ces instruments d'un
autre âge, des trucs à cordes sur lesquelles on tape, en
provenance de l'Europe de l'est et du Moyen-Orient défiant les
synthés dernier cri, des samplers froids comme un escalator de
chez Virgin et au milieu de tout ça, un violon omniprésent
et des percussions détonantes. C'est le post-rock cher à
tellement de monde qu'on ne sait plus à quoi ça ressemble.
Des envolées qui ne montent pas comme chez Godspeed you black emperor
mais je sens qu'on ne peut couper à ce cliché. Le minimalisme
d'un Phillip Glass. Vu que c'est le seul artiste que je connaisse dans
ce domaine musical, je le ressors mais c'est peut-être pas le mieux
placé. Des samples envoûtants et inquiétants avec
le staccato d'un violon proche des morceaux les plus ambiants et troubles
d'un Bästard. Bref, le silence a autant sa place que la densité
rythmique. Les cordes, toutes sortes de cordes, aussi présentes
qu'effacées. Ca vous laisse tour à tour tout frénétique
ou rêveur. Des mantras où miraculeusement, tout se met en
place. Je dis pas que c'est la révolution du siècle. Encore
moins la musique de l'année. Mais ya matière à quelquechose.
Une chaleur, une vibration qui font de ce Maninkari autre chose qu'un
énième groupe ambiant-post-je sais pas quoi chiant comme
la mort. SKX (23/09/2007) |