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Basement Basement fait parti de la vieille école noise-rock française. Celle qui a arpenté le bitume dans les années 90 aux cotés des Sleepers et Portobello Bones. Si l'un des deux est encore en activité et l'autre a mis la clef sous la porte, Basement a la particularité d'avoir fréquenté les deux cas de figure. Parlons d'une (longue) période de silence puisque huit années séparent leur dernier disque Underneath de ce nouvel album. Le temps passe mais les habitudes restent. Si le groupe de Libourne revient parmi nous, ce n'est pas pour tout chambouler. Ils continuent leurs basses uvres d'une musique inspirée par les plus grands (Unsane, Jesus Lizard pour ne citer qu'eux) qu'ils régurgitent d'une façon propre et personnelle. Car si la basse domine, que la batterie mid-tempo insinue de la tension, que l'on sent de la frustration et une colère sourde, Basement privilégie largement les mélodies et retranscrit ça dans un son net et efficace. Avec Nicolas Dick à l'enregistrement, on retrouve quelque peu ce son de guitares propre à Kill The Thrill, ce bruit de guitares en forme de nappe, laissant place à la puissance émotionnelle plutôt qu'à une confrontation directe. Une enveloppe bruyante mais pas l'agression typique que l'on aurait pu croire d'un groupe viscéralement noise-rock. On sent de la part de Basement la volonté de ne pas chercher le combat, de se dévoiler sans fausse pudeur et si on peut regretter que cet album soit par trop sage, sans surprise et calibré, le travail sur les compositions, l'imbrication des guitares, les arpèges qui claquent et les mélodies qui se dévoilent font lentement mais sûrement leur travail de sape. Basement n'a pas trouvé de recette miracle mais ils exécutent parfaitement ce qu'ils ont toujours su faire et aimer. Une musique fidèle à leurs racines, sans esbroufe, en digne témoin et artisan d'une époque toujours d'actualité. SKX (25/01/2007) |