Anatrofobia
Brevi Momenti Di Presenza - CD
Wallace 2007

Si au niveau du line-up, Anatrofobia présente des similarités avec leurs compatriotes de Zu (basse, percussions et saxo), la comparaison s'arrête là. A cette instrumentation de base, ils ont rajouté la mention live electronics et tout se joue là-dessus. Ca et le silence. De longues plages sans rien, vous obligeant à regarder de plus prêt votre fabuleuse chaîne hi-fi pour savoir si elle marche toujours, avant de vous prendre une déflagration sonore d'un quart de seconde, puis à nouveau l'espace parcouru d'une légère ondulation électronique. Il faut attendre la moitié du cinquième morceau pour que les choses bougent. Soit dix minutes qui ressemblent à l'éternité. Il faut une conscience professionnelle hors pair pour vouloir pousser le bouchon plus loin. Heureusement, à partir du sixième titre, le trio italien part sur des plans jazzy vous sortant de la torpeur. Mais là encore, rien de sensationnel pour un groupe qui se réclame expérimental. C'est assez convenu et mou du genou. Au onzième morceau, Anatrofobia replonge dans les affres du silence, de vrais ermites du son et là, ça devient définitivement trop, même pour ma conscience professionnelle exemplaire. Ils ont beau vouloir joué du concept silence/chaos, la loi et l'anarchie (ho ho ho), saturation, complexité et richesses des textures, c'est surtout homogène dans le néant et pour le chaos, on repassera. Le genre de concept fumeux qui fait passer la musique expérimentale/improvisée pour de la branlette qui ne risque pas de vous rendre sourd et des flatulences stériles. Charmant spectacle.

SKX (03/12/2007)