|
Aghostino
Collarbones Full Of Cocoons - CD
Les Disques du Hangar 221 2007
Ça
commence par une ligne de basse des plus avenantes, vibrante, noise comme
on aime avant de rapidement enchaîner sur une mélodie qui
ne cache pas son nom et des harmonies vocales qui se révéleront
nombreuses tout au long de ce premier album, de casser la dynamique du
morceau avec un plan tout mélancolique et de remonter tranquillement
la pente avec l'aide d'un minimoog dans le fond. Aghostino, nouveau projet
de Metz, avec des membres d'anciens groupes qui ont déjà
quelques kilomètres au compteur, est du genre à ne pas trancher.
Leur base musicale est large et ça se ressent dès ce morceau
d'ouverture où tout ce dont ils sont capables est résumé.
Six titres avec tout ce que le rock moderne compte dans ses rangs, hardcore,
noise, emo, punk, pop, une litanie sans fin avec post quelquechose devant
pour faire mieux. Eux-mêmes n'en savent rien et ne comptez pas sur
moi pour proposer une étiquette parce que c'est tout ça
à la fois, c'est leur force et leur faiblesse. On sent bien que
tout ce qui vient d'outre-Atlantique les a beaucoup touché. De
l'école noise Chicago à la cathédrale emo-Dischord
de Washignton D.C. ainsi que toute les petites chapelles qui parsèment
la scène indie-rock (Shipping News, Girls vs Boys etc
), les
quatre d'Aghostino prennent tout en bloc, malaxent et font du mieux qu'ils
peuvent pour digérer tout ça. A l'arrivée, vous avez
des plans qui font mouche, de belles envolées d'une guitare qui
lutte sans problème contre les deux basses qui font elles aussi
et sans rechigner leur travail mélodique, des passages subtiles
et qui bastonnent dans la même minute. Vous avez aussi des longueurs
comme ce plan atmosphérique interminable sur Flehmen, un
titre de onze minutes qui commençait pourtant bien mais qui se
termine par six minutes de pratiquement rien. Autant dire que placer en
plein milieu de l'album, ça casse l'ambiance. Des morceaux qui
me passent un peu au-dessus comme Poisson ivy et des passages plus
insipides et passe-partout. Dans ce contexte où la personnalité
n'est pas très bien défini, il est important d'écrire
des titres irréprochables et en tout point inspirés si on
veut sortir du lot. A l'image de la pochette dont le dehors est raté
mais l'intérieur réussi avec des textes qui ne correspondent
pas aux paroles (on ne sait d'ailleurs pas d'où ça vient)
et intrigants, la musique d' Aghostino alterne le bon et moins bon, la
fameuse métaphore du verre à moitié vide ou à
moitié plein. On peut espérer qu'en digne Lorrain, le verre
sera bientôt plein à ras bord et qu'on trinquera à
un futur rempli de possibilités.
SKX (19/11/2007)
|
|