Superstatic Revolution/Pupille
Split CD
Basement Apes Industries 2006

Split album à l'horizon seulement séparé par la ligne blanche des Pyrénées. D'un coté les sudistes de Superstatic Revolution. De l'autre, les Espagnols de Pupille. Dans l'ordre du CD, les Français attaquent avec cinq morceaux. Ce n'est toujours pas la révolution. Superstatic Revolution glisse sur la cendrée bétonnée de leur album Goodbye Mr Wanton. Du profondément écorché, que ce soit virulent (le convaincant morceau d'ouverture Sermons part. 1) au mélancolique titre d'achèvement… Sermons part. 2 ! Entre les deux, toujours ce hardcore noisy et métallisé (pas comme la voiture) que le groupe maîtrise de plus en plus à défaut de transcender le genre.
Pour Pupille, c'est histoire sans parole. Là aussi, l'humeur n'est pas à la franche gaîté mais il la décline sur le mode tout instrumental. Une musique qu'on pourrait vite cataloguer de post-rock. Et vous auriez raison. Sauf que leur post-rock à eux ne titille pas les plates-bandes des récurrents Godspeed you Black Emperor. Leur fond de commerce puise ses racines dans quelquechose de plus rock et emo, comme ces samples et cris déchirés sur Quiero que me, sans jouer sur les habituels clichés montées/descentes bruyantes. Pupille tente d'instaurer une pression constante dans sa retenue. Ça ne les empêche pas de jouer les contemplatifs sur Tu primer tac et se bercer de tonalités aériennes. Quatre compositions aux fines subtilités, à l'écriture soignée, qui tente de trouver sa propre voix dans un post-rock encombré jusqu'à la glotte mais qui ne m'émeut pas plus que ça. Dur de casser la baraque avec ce genre de musique. Deux groupes qui connaissent bien leur partition, exécuter avec maîtrise et savoir-faire pour un split album trop sage et sans surprise.

SKX (20/11/2006)