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Paik
Monster Of The Absolute - CD
Strange Attractor 2006
Paik assure déjà son cinquième album mais c'est la
première fois que leur musique arrive à mes oreilles. Et
vice-versa. Des débuts qui remontent pourtant à 1997, bientôt
dix ans d'existence. Je devais être à la pêche. Paik,
c'est un trio de Detroit qui fait dans la musique instrumentale remplit
de feedback, de distorsions et d'une batterie qui n'affole jamais les
compteurs. Une fois passée la brève intro, prenez le morceau
Phantoms. Une mélodie repérable rapidement, un rythme
entraînant légèrement tribale, un gimmick qui revient
régulièrement, même pas cinq minutes au compteur.
On est loin des clichés post-rock. Pourtant, Paik a tout du syndrome
du groupe qui ne sait pas rocker. Des morceaux généralement
qui s'étendent, une humeur froide et distante, des histoires d'atmosphère
atmosphère, des couches de guitares qui nous envoient dans un brouillard
épais et accessoirement à My Bloody Valentine et le mouvement
shoegazing (ce truc pour anglais boutonneux cachés derrière
leur frange qui se regardent les pieds en grattouillant leurs instruments).
Ya pas que le MC5 à Detroit. Mais Paik sait aussi flirter sur les
bords du rock, le titiller, balancer de bonnes volées de cymbales,
avoir le rythme vif et des riffs touffus. En fait, Paik se rapprocherait
de groupes instrumentaux comme Tone ou Hovercraft. Des groupes qui s'amusent
avec des ensembles, la texture du son, des formes fluctuantes qui tour
à tour s'évaporent, se solidifient, s'enflamment sans chercher
à jouer aux montagnes russes. Il semblerait juste que pour cet
album, Paik ait choisi de rendre les choses plus accessibles, de remettre
la mélodie au centre du débat pour éclairer le brouillard
dans lequel il aimait s'envelopper. Je sais pas si c'est le genre d'album
qui peut me réconcilier avec le post-rock mais les ambiances engendrées
par ce Monster Of The Absolute peuvent courtiser les plus récalcitrants.
SKX (21/12/2006)
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