Marypoppers
s/t - CD
S.K. 2005

C'est le split 10'' avec Chevignon dans la série des 12 salopards sur SK records qui a vu déboulé Marypoppers dans le paysage noise français. C'est avec ce premier album que les Lyonnais tente d'enfoncer le clou. Ne vous fiez pas au nom (c'était pas la grande inspiration ce jour là !). Marypoppers, c'est du chemin de traverse. Du rock dissoluble dans la débauche de structures tour à tour rampantes ou martelantes. Cette petite touche Arab on Radar, vicieuse et dissonante, le jeu des guitares qui dérape, voir l'incontournable référence locale Condense. Mais comme Marypoppers n'a pas les arabes dans le collimateur, surtout quand ils sont américains, ils la jouent perso et tentent des attaques par les cotés. Une clarinette, une apparition de voix féminine (Midnight Princess), un Little Man étrange et compté par une voix digne d'un Captain Beefheart avant la cacophonie d'un Headache qui dit tout dans son titre. Une façon de marquer son territoire dans la subtilité, de chercher des poux dans la tête et provoquer des grattements de perplexité. C'est un disque intriguant qui cherche son chat, trouvant de beaux murs d'escalades mais laissant également un arrière-goût d'inachevé, des impulsions qui font mouche mais aussi des moments où l'auditeur se barre. On sent bien que le groupe tente une approche gaillarde et originale de la musique noise, alliant cérébralité et punk attitude mais pour l'aboutissement, on attendra encore un peu. Un disque prometteur dont on regrettera par contre la pochette la plus laide qu'il m'ait été donnée de voir depuis longtemps. Désolé, le digipack trois volets est parait-il somptueux, mais cette version promo ne me donne que la pochette à voir et le graphisme signé Mika Puss me file la nausée. Marypoppers ose mais ne marque pas à chaque fois.

SKX (21/02/06)