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Man
Man Man Man sont cinq. Origine Philadelphie. Le rapport ? Aucun. La musique de Man Man dépasse les localisations et les chapelles. Elle est universelle. C'est beau (je suis moi-même ému par ce que j'écris). Vous ne lirez pas une chronique de Man Man sans une allusion à Tom Waits et Captain Beefheart. Cette chronique ne dérogera pas à la règle. Tom Waits pour la voix. Cette voix avinée et enfumée, chargée en souffrance mais qui garde espoir. Honus Honus (c'est pas un nom ça !), à la moustache impeccable, racle, vocifère, narre des histoires pas possible sur fond d'univers ivre de musiques du monde, tanguant au gré d'une marche funéraire où les pleurs sont interdits, tout de blanc vêtu. Des chansons à boire comme un trou. Le désespoir au fond d'un verre. Les femmes et les enfants d'abord. Captain Beefheart pour l'effet de surprise constant. Ce vieux blues toujours remis sur l'autel du jour. Blues orgiaque et incantatoire. Le fantôme de Screaming Jay Hawkins. Une version hirsute du cabaret de Kurt Weill. Le far-west pour un groupe complètement à l'ouest. Une douce folie musicale pour cinq êtres baroques qui n'ont pas peur de faire du bruit. De se montrer primaire dans des fringues à quatre étoiles. Décrire ce deuxième album est une vraie gageure tellement il ya de l'improbable, du fouillé et du bordel qui vont bien au-delà des influences précitées. Six Demon Bag vaut le déplacement à condition d'aimer les ballades secouées, de voyager dans l'inconnu et ne pas savoir de toute façon si on va arriver quelquepart. SKX (26/02/06) |