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Made
Out Of Babies Elle en fait trop, elle est chaudasse, c'est paire de baffes à la volée et coup de pied dans les roubignoles en retour direct de la dame, sans réfléchir, à l'instinct et puis cris calculés et pose à deux balles. Une lutte à bras le corps qui n'est pas pire que bien des mâles hurleurs monotones et autres braillards de gouttières. Mais voilà ce qui marque. La voix du porte micro, Julie Christmas, omniprésente. Mais à bien écouter, tout ça fini par se noyer, crouler sous son propre poids, se fondre dans la masse d'une musique chargée, un bloc, lézardé, rocailleux, angulaire, tranchant. Made out of Babies perd lentement mais sûrement ces racines new-yorkaises qu'ils cultivaient à l'ombre de Unsane. S'immergent à Chicago dans l'antre d'Albini, hument au passage l'air vicié que Jesus Lizard a définitivement laissé dans la crasse environnante (et pour qui ils semblent vouer un culte à la mesure de ces demi-dieux) et sculptent un deuxième album de noise-rock pas évident à aborder. C'est pas le genre de disque qui brise la glace avec des riffs faciles et des déhanchements putassiers. Du solide, du burné, du fracassé sur les rochers, dans la grande tradition des groupes noise engendrés par les villes du coin. On se dit qu'avec une voix mâle, ce disque rentrerait directement au panthéon mais faut faire avec, c'est sa particularité, leur truc en plume à eux, qui les distingue de la masse grouillante, ramasser en hâte le soupçon de révolte entrevu la veille, surtout ne rien laisser dépasser et tant pis pour la puce diabolique qui s'y est glissé en douce. De toute façon, t'as pas le choix. T'as bien l'air malin. Elle gratte, elle pimente et tout le monde en profite. C'est comme l'image de ce gamin sur la pochette. Ça attire autant que ça rebute mais ce coup dans la tronche est un mal nécessaire. SKX (22/11/2006) |