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Loosers C'est pas tous les jours qu'on chronique un groupe portugais. De mémoire, c'est même le premier. J'avoue facilement mon ignorance sur ce qui se passe à l'ouest de la péninsule ibérique, si Loosers est esseulé en son pays ou si une ribambelle de groupes vont franchir les Pyrénées mais le cas de Loosers mérite qu'on s'y attarde. Ils débarquent avec un premier album qui fait suite à pas mal d'auto productions. Les Loosers deviennent des winners. Et des chercheurs. Quête sonore. Liberté des formes. Virage à gauche. Ca frôle le ravin et sert un morceau noise-rock bien cuirassé pour mieux rebondir sur un long périple de treize minutes, tribal, halluciné et dangereux pour les neurones. Loosers ne se donne aucune frontière. Allume la mèche autant avec Sonic Youth que tout un pan de la musique kraut-rock, nos français de feu Bästärd que la musique électronique, les signaux lumineux, les samples, le rythme martelant, toujours le souci du rythme, ne pas s'enliser dans des méandres expérimentales qui rendraient l'âme au bout d'une écoute, non, gardez le rythme, l'ère industrielle, retour vers le fer, l'âge du futur. Un trio débordant d'imagination, à l'instrumentation riche mais ardue, chanté ou non, entre le froid clinique et la chaleur de la transe. Loosers réussit une première oeuvre audacieuse et met le Portugal sur la carte du rock, tout aussi trafiqué qu'il soit. SKX (09/01/06) |