Kayo Dot
Dowsing Anemone With Copper Tongue - CD
Robotic Empire 2005

Toby Driver
In the L.. L.. Library Loft - CD
Tzadik 2005

Il y a des jours où il faut se sentir d'attaque. Kayo Dot, c'est une entité large comme un désert sans fin avec une multitude de paysages traversés, d'abysses à redouter et de couleuvres à avaler. Après un premier album sur Tzadik records, Kayo Dot va se frotter aux métalleux/hardcore de Robotic Empire. Kayo Dot n'a pas de chapelles, côtoie autant le monde du jazz que la musique d'ascenseur (certains appellent ça le new-age), titiller la musique avant-gardiste, le classicisme de bonne famille que des ruades inopinées dans l'extrême. Aura on an asylum wall est une douce romance, ambiance soirée chez madame l'ambassadrice, c'est-à-dire qu'on se fait chier et les courbettes sont bien longuettes qui finit comme du Painkiller dans ta tronche. C'est le cas également du morceau suivant On limpid form qui monte très tranquillement, trop tranquillement vers un univers de fracas, de tôles froissées et de rouages défectueux que les plus téméraires auront l'occasion d'affronter si ils n'ont pas démissionner auparavant. Les voix sont maniérées. Passages sirupeux. Compositions ridiculement longues car n'apportent rien sur la durée et les silences, malgré un violon plaintif, mortel d'ennui. Tout ça à un nom : le rock progressif. Kayo Dot rentre parfaitement dans cette définition. Un rock qui se veut élaborer tant au niveau technique que instrumental, mélodiquement riche et s'inspirant de courants musicaux très variés. Un style très apprécié dans le metal/hardcore actuellement même si Kayo Dot ne vient pas de ce milieu. Mais leur label si. Comme nombre de groupes inspirés par ce passé et qui n'ont pas toujours dit ça. Vivement 77.

L'album solo de la tête pensante de Kayo Dot, Toby Driver, apparaît presque plus intéressant. Il s'épanouit toujours sur la longueur mais arrive à maintenir un intérêt raisonnable, à jongler entre tous ces centres musicaux pour créer quatre pièces qui se tiennent, une unité dans la douleur et l'angoissant, lorgnant plus vers une musique moderne et exigeante qu'un revival seventies.

SKX (05/03/06)