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Get
Hustle Ça roule bagnole. Le retour à l'aube sous les néons blafards. Mémoire rassurante d'évènements récents ou anciens. Neuf ans que Get Hustle traîne son blues tout déglingué. C'est moite et chandeleur, à l'ombre d'une bougie, dans l'arrière cour d'un bouge. Et puis une clarté franche, des sourires carnassiers, des mains tendues. Les prendre ou pas, une vieille vérole inguérissable. L'âge ne tarit pas d'éloge. Il y a là Ron Avila, le batteur, l'ex-Antioch Arrow et Holy Molar, vieux soldat intarissable sur l'histoire du rock. Aux sources, dans le bayou, le delta du blues. Les affres du jazz. Un piano électrique, Mac Mann, toujours digne. Les années soixante dix. Dans tout ce qu'il ya de pénible. Et sans frontière. Et le bassiste Mr. Evan Burdan dont les lignes de basse sont pas loin de s'endormir, jouant avec la batterie une partition libre de barrières, comme si ils n'avaient rien à foutre du reste. Et au milieu gît un ange. Valentine. L'histoire ne dit rien de ses petons mais sa voix surnage, dessine des cercles qui donnent le tournis. Ou nous les brise. C'est selon. Cet album, le deuxième, est une histoire éclatée. Comme dans toutes les bonnes histoires de blues revisité, il est question de Nick Cave et son Birthay Party. Mais cette histoire en six chapitres est rude. Ca jouit sans entrave. On me dirait que c'est tout impro là-dedans que je le croirais sans même demander à voir. Ca sent le vieux. Mais le vieux nerveux, la cane encore verte et rock'n'rollesque. Avant le crash final. Don Quixote and I. Un quart d'heure, c'est long. Chacun ses moulins. Ceux de Get Hustle sont peuplés de chimères dont le rock se délecte. Des gloires passées qu'ils tentent de ressusciter. Le bonheur n'est pas à portée de main. Rollin' In The Ruins se perd dans la nuit des temps. Fièvre enfumée, primaire et le corps gisant sur le bord de la route. Vous voyagerez sans moi. SKX (23/02/06) |