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Ephel
Duath Plus tarabiscoté tu meurs ! Ephel Duath est une machine à concasser du rythme. Un labyrinthe vicieux pour perdre l'auditeur suffisamment fou qui a eu l'inconscience de vouloir mettre le bout de son orteil gauche dans une telle machination. Dillinger Escape Plan serait un long fleuve tranquille à coté. L'Italie, ce n'est pas que des pizzas qui s'écrasent. C'est aussi le Vésuve qui éclatent. Ephel Duath, de sa botte italienne, a plus d'un tour dans son sac. Et les méandres, quand on est originaire de Venise, on maîtrise. Les racines de la section rythmique plongent dans le jazz et le funky (ça c'est pour le bassiste) pendant que le guitariste (Davide Tiso, seul membre originel du groupe) et le chanteur ont fait leurs gammes dans les musiques extrêmes et le black metal. Ce troisième album d'Ephel Duath doit donc beaucoup à la confrontation de ces deux mondes. Le jazz, ses structures ambitieuses, assimilé à une rage hardcore/metal (on est quand même sur Earache merde). Ca nous donne un caractère imprévisible et bien trempé. Versatilité des rythmes, contre-pieds multiples. C'est presque déraisonnable mais le gang italien le fait avec une maîtrise consommée. Ca peut dérouter, voir agacer mais Ephel Duath ne surenchérit pas dans la virulence sonore. Débauche de compositions complexes mais pas de violence gratuite. Explosions éparses et précises d'hurlements de gouttière. Ephel Duath ne laisse rien au hasard. L'inconscience a du bon mais faut pas en abuser. SKX (05/03/06) |